Janvier, Janus, en quittant décembre et en attendant janvier, le mois du dieu des portes, des passages et des commencements.
Dans la mythologie romaine, il est représenté avec deux visages opposés, regardant tout à la fois l’entrée et la sortie, le début et la fin, le passé et le futur…et dont les portes du temple annonçaient le présent : portes ouvertes la guerre, portes fermées la paix.
Les oracles nouveaux que sont les réseaux sociaux pourront ils nous dire si les portes sont ouvertes ou fermées ? Probablement compte- tenu de leur diversité les portes seront ouvertes pour certains, fermées pour d’autres…. L’avenir sera donc dans l’attente, les suppositions, les affirmations contradictoires et souvent péremptoires, le temps de l’incertitude et de l’irrationnel
Noël 2020, pour une partie de la population ce fut la tristesse liée à la disparition d’êtres chers emportés par l’épidémie virale, la tristesse également pour les familles dont un des membres était encore hospitalisé.
Ce fut aussi la situation de précarité des hommes et les femmes qui ont perdu leur emploi…
Pour la plupart des autres ce fut la difficulté, voire l’impossibilité de se comporter comme « d’habitude » dans ces moments de fête familiale : pas ou peu de réunions avec les parents et les amis, un couvre-feu limitant les sorties et les réjouissances habituelles.
Pour d’autres, en particulier pour tous les acteurs de secours et soins, ce fut un surcroît de travail en raison de la poursuite de l’épidémie avec bien sûr un risque personnel.
Pour autant faut-il désespérer ?
Dans ces circonstances la connaissance notre histoire nationale est importante, n’y a-t-il pas eu d’autres Noëls, d’autres fins d’année plus tristes, plus pénibles, plus contraignantes ?
Noël 1918, ce sont déjà 300 000 morts en France sur les champs de bataille, des hommes absents du foyer familial, des familles qui pleurent leurs disparus…
Noël 1920, la France comme l’Europe est sortie de la guerre depuis deux ans à peine, débutent alors les « années folles », sorte de catharsis pour oublier les conséquences de la guerre… pour la France près de 1 700 000 morts militaires et civils, des blessés, des invalides…
Les « années folles » ce fut surtout pour le monde urbain et fortuné, la France était encore un pays rural, l’électricité et l’eau courante n’ont pas encore pénétré dans tous les foyers… et Noël 1920 fut pour une grande partie de cette France rurale le retour des petits plaisirs retrouvés et un mode de vie, de comportement habituels.
Noël 1940, après Noël 1939, la France est vaincue, la France est occupée, près de 2 millions d’hommes sont en captivité en Allemagne (1 920 000, chiffre officiel des autorités allemandes, soit 10 % de la population masculine adulte de la France).
Le rationnement alimentaire a été instauré… et Noël 1941, 1942, 1943, ne furent guère plus « réjouissants ».
Noël 44 et Noël 45, c’est la libération de la France, la fin l’occupation ennemie, mais une France meurtrie, avec ses morts, ses disparus, avec « la découverte » de l’existence des camps de concentration dans lesquels avaient péri dans les souffrances atroces des hommes, des femmes, des enfants…
Les Noël 1944 et Noël 1945, ce sont des Noël dans des villes détruites sur la façade atlantique : Le Havre, Nantes, Brest, Rouen, Saint-Nazaire… Et aussi ailleurs, Marseille, Oradour-sur-Glane… mais enfin le retour de l’espoir.
Alors pour 2021 que faut-il espérer ?
Bien sûr la maîtrise et fin de l’épidémie, le retour à une situation meilleure mais pour autant pas normale dans la mesure où on ne peut effacer des mémoires ce qui vient de se passer et qu’il faudra du temps… non pour oublier mais surtout pour se préparer à affronter d’autres défis sanitaires.
Pour tous les acteurs de secours et de soins c’est la poursuite des activités journalières dans la prise en charge des « victimes » malades ou blessées.
C’est aussi le maintien de leur propre sécurité qui ne pourra être assurée que par le respect des mesures d’hygiène globale et la pratique des vaccinations.
Et pour conclure adoptons la formule de l’écrivain Cesare Pavese, (1908-1950) dans le titre d’un de ses romans :
« Le métier de vivre ». Vivre qui exige autant de sacrifices qu’il entraîne de plaisirs.
Le concept du« contexte » dans la gestion d’un événement
Introduction
Il s’agit d’un ensemble de paramètres à la fois très complexes et majeurs dans la gestion d’un événement qui sont susceptibles de donner, à l’ensemble de l’organisation des secours et à la gestion d’un événement grave, un aspect positif ou négatif alors que la partie technique aura été traitement traitée.
Ces paramètres sont caractérisés par la situation globale de la région dans laquelle est survenu l’accident, paramètres environnementaux et sociétaux qu’il est difficile de classer dans un ordre prioritaire, leur présentation obéira à leur simple énumération.
1° partie : les infrastructures et les ouvrages d’art du transport
Ce sont tous les équipements et installations qui permettent au quotidien le transport des populations, des matériaux divers, de la nourriture aux carburants, aux matériaux de construction et de tous objets utiles dans la vie courante, dont on s’aperçoit de l’importance quand ils viennent à manquer.
Routes,ponts, tunnels, viaduc,port, aéroport…dont l’existence, le bon fonctionnement est essentiel.
Très schématiquement on pourrait envisager plusieurs scénarios.
-Scénario n°1 : toutes les installations sont existantes, importantes, bien entretenues, remises en état facilement et rapidement si elles sont détériorées par l’événement, avec du personnel nombreux et qualifiés.
La réponse » secours » sera donc aisée tant au plan local, régional, national qu’international, c’est la situation habituelle de tous les pays qualifiés de « riches ».
-Scénario n°2 : toutes ces installations sont existantes, mais leur nombre comme leurs qualités, leurs entretiens ne sont pas à la hauteur des besoins des populations même en temps normal. Dans ce scénario il apparait évident qu’une catastrophe naturelle en particulier sera aggravée par la difficulté de réponse adaptée dans le domaine des transports des moyens de secours, c’est souvent le cas des pays dits en voie de développement
Scénario n°3 : toutes ces installations sont rudimentaires, voire quasiment inexistantes, les conséquences dans le domaine des secours sont évidentes. C’est souvent la situation de régions négligées des pays du scénario n° 2 et/ ou des régions où les conflits armés sont permanents.
2° partie : l’état habituel des réseaux de « fluides vitaux : eau, électricité, gaz, communications téléphoniques
On retrouve l’existence de trois scénarios :
Scénario n°1 : le fonctionnement de tous ces réseaux est normal, l’approvisionnement en eau potable, en électricité est régulier et en situations exceptionnelles (tempêtes, inondations) leur rétablissement est rapide.
-Scénario n°2 : le fonctionnement est de mauvaise qualité, les coupures d’électricité sont fréquentes, les possibilités de communications téléphoniques sont aléatoires.
Scénario n°3 : toutes ces installations sont rudimentaires voire quasiment inexistantes, une grande partie de la population ne dispose pas d’eau courante, les réseaux et les lignes électriques sont anciens et souvent défectueuse. Ces situations sont fonction des services publics, de leur mise en place, de leur gestion au quotidien, de leur capacité à être remises en état rapidement.
3° partie : les ‘organisations de la santé publique
Complexes et nombreuses dans les grandes cités, elles sont plus rares et rudimentaires en milieu rural : réseau d’égout, collecte et ramassage des ordures, entretien et nettoyage des voies de circulation, contrôle des animaux divagants, lutte contre les insectes responsables des transmissions vectorielles, (rats, moustiques, mouches) .Les campagnes de vaccination sont régulières, le réseau de surveillance épidémiologique régulier et efficace.
Dans ce domaine également trois scénarios
Scénario n°1 : toute cette organisation est bien programmée et sans faille, la réponse « soins santé publique sera donc aisée en particulier lors de grandes catastrophes naturelles ».
-Scénario n°2 : toutes ces installations sont également existantes, mais souvent mal entretenues, défaillantes au moindre incident et à fortiori lors d’événements graves.
Scénario n°3 : toutes ces installations sont rudimentaires, voire quasiment inexistantes, les conséquences dans les domaines des secours sont évidentes .C’est souvent la situation de régions négligées des pays du scénario n° 2 et/ ou des régions où les conflits armés sont permanents.
D’une manière un peu arbitraire elle est prise en compte séparément du domaine de la santé publique : nombre et qualité des établissements de soins publics et privés, organisation des secours aussi bien pour les événements habituels, quotidiens que pour ceux exceptionnels.
Il faut tenir compte également du nombre et de la qualification des personnels de santé, de leur formation et de leur entrainement à la gestion sanitaires des situations inhabituelles (par leur nature comme leur durée, (leur aptitude à poursuivre leur activité sur des périodes de temps très longues.
5° partie : le contexte sécuritaire
Ce paramètre correspond à la nature de la sécurité publique, en particulier dans les grandes villes, non seulement dans les centres urbains, mais également dans les quartiers périphéries où » les violences de la cité » sont à la fois les plus nombreuses et les plus graves.
Dans tous les pays il existe un fond habituel de sécurité ou d’insécurité qui va peser lourdement sur l’organisation des secours en situations exceptionnelles.
Cependant il faut signaler que lors de grandes catastrophes naturelles, ce contexte sécuritaire est mis à mal même dans les pays les plus « sécurisés », il s’agit le plus souvent de scènes de pillage, trois faits historiques :
-Lisbonne 1755, séisme et raz- de- marée, des dégâts importants et pour lutter contre ce risque le marquis de Pombal, responsable des secours, fait dresser des potences et 34 pillards y seront pendus ;
– Italie Messine 1908 (et une grande partie des cotes calabraise), séisme majeur suivi de tsunami, arrivée tardive des secours en raison de la destruction des routes : blessés tués, cadavres dépouillés des bijoux ;
– Ouragan Katrina, ( ) Nouvelle -Orléans, pillage des magasins ;
– Ouragan Irma, 2017, Antilles Saint- Martin, pillage de magasins.
Pillage que certains sociologues ont qualifié de « légitime »ayant du mal à les différencier des « actions de survie ».
Ces comportements à la fois dangereux et retardant les secours justifient souvent l’intervention des forces armées, qui par ailleurs peuvent apporter un soutien logistique important (hébergement, nourriture, transport et soins médicaux).
Ces situations sont susceptibles de survenir toute à la fois dans les régions où règne en permanence une insécurité globale comme dans celles où la sécurité est quotidienne.
On peut également retrouver ces scènes de pillage dans des circonstances spécifiques telles que les catastrophes aériennes, naufrages…
Il faut rappeler la légende sur le rôle des « naufrageurs » comme celui des pilleurs d’épaves.(1,2,3)
6° partie : le contexte industriel et technologique
Il faut prendre en compte lors de grandes catastrophes l’importance des structures industrielles qui peuvent être tout à la fois « la victime » de l’événement (exemple de l’accident nucléaire après le tsunami de Fukushima en ( ) mais également défaillantes en leur qualité de fournisseurs rapides de matériaux divers aussi bien aux acteurs de secours qu’aux populations rescapées (hébergement, transport, fournitures en matériaux divers).
En France, comme dans d’autres pays, les autorités responsables des secours sont amenées à réquisitionner des moyens privés, faut-il encore que ces moyens et que les unités de fabrication puissent répondre à cette demande.
Le contexte actuel a montré dans plusieurs pays que la délocalisation des fabrications, le fonctionnement à » flux tendu » étaient susceptibles, sinon d’aggraver la situation, du moins de ne pas faciliter sa résolution rapide. Ces situations ont été observées à plusieurs reprises aussi bien pour les catastrophes naturelles que sanitaires (pandémie etc.).
Cette capacité à une mobilisation générale des ressources du pays, à faire intervenir le plus grand nombre d’institutions dans un cadre de coordination réelle, constitue ce qu’on appelle actuellement le concept de résilience nationale dont la qualité dépasse très largement ce contexte industriel et technologique puisqu’il s’appuie très largement sur l’adhésion de l’ensemble de la population.
Dans cette perception on retrouvera les trois scénarios habituels :
Scénario n°1/ : résilience complète et efficace ce qui est le cas de la plupart des pays industrialisés, mais les faits de ces dernières années ont mis en évidence la survenue de failles plus ou moins importantes et durables ;
Scénario n° 2 : résilience insuffisante et les conséquences de l’événement vont s’inscrire dans la durée et augmenter ainsi la souffrance physique et psychologique des populations ;
Scénario n° 3 : absence totale de résilience imposant ou justifiant une aide internationale (Devoir d’ingérence ?) avec tous les aspects positifs et négatifs de ces interventions à la fois étatiques internationales(ONU) et ONG dont la multitude et l’indépendance peuvent poser problèmes en termes de coordination.(1,2,3).
C’est un ensemble de paramètres très complexe englobant les modes de vie des populations, les comportements de logement, de nourriture, l’homogénéité des populations, ou l’importance des communautarismes, les réactions individuelles et collectives devant la gestion la souffrance, la mort, les comportements de deuil individuels (concept de deuil national), les comportements de revendications avec les recherches habituelles de responsabilité de l’événement en cause. Ils comprennent aussi touts le comportement devant la nécessité d’hébergements collectifs improvisés, les habitudes dans le domaine des inhumations et.
Toutes ces «habitudes » culturelles, confessionnelles existent bien avant la survenue de l’événement agressif : celui-ci est souvent un révélateur, amplificateur de ces caractéristiques positives de certaines communautés.
Plusieurs situations au cours de ces trente dernières années ont en été révélatrices (Etats- Unis, Chicago, 1996, vague de chaleur – République de Haïti, séisme, 2012- Japon, endémie des séismes)(1,2,3)
(1) Drames climatiques ou incuries politiques ? Pascal Acot
Dans Catastrophes climatiques, désastres sociaux (2006), pages 15 à 44
(3)Le Japon, culture du risque et résiliences individuelle
Conclusions
L’ensemble de ces paramètres met en évidence les différences de vulnérabilité suivant les régions du monde, les pays, les communautés humaines, objet d’études du prochain chapitre.
Le concept du temps dans la gestion d’un événement I/ Introduction Le temps est le deuxième paramètre à prendre en compte dans la gestion d’un événement à conséquences collectives, sa connaissance est également aussi complexe que celle de la notion d’espace. II /Présentation des chronologies Par convention on prendra en compte l’espace de temps qui s’écoule entre le moment de survenue de l’événement destructeur et le retour à la vie normale On peut très arbitrairement diviser ce temps en plusieurs « périodes » : –Temps zéro C’est l’heure exacte à laquelle survient l’événement : elle est exprimée en heure le plus souvent en heure locale et plus rarement en heure GMT (Heure Moyenne De Greenwich) pour les grands phénomènes naturels (séisme en particulier), heure GMT néanmoins plus souvent utilisée que l’heure UTC (temps universel coordonné). La précision de ce « temps zéro « dépend essentiellement de la nature des événements, de leur lieu de survenue, de l’existence de capteurs (mécaniques, électriques, hydrauliques etc.). Par exemple il sera connu à la seconde précise lors de la survenue d’un séisme grâce aux enregistrements permanents des sismographes, il en est de même pour certains des accidents industriels importants (explosions, incendies, effondrements de structures, fuite de produits toxiques etc. ..). Même précision pour les accidents sociétaux comme les attentats par explosifs, à partir d’armes à feu. Par contre la précision est nettement moins bonne quand il s’agit d’autres phénomènes naturels (tempêtes, inondations, glissements de terrain, raz-de-marée etc.). Cette imprécision relative est compensée par la prise en compte du temps « T-1 » qui est significatif dans de nombreux phénomènes météorologiques (alertes météo :tempêtes, inondations, chutes de neige, vague de froid ou de canicule) (1,2,3,4,5) -Temps + 1 C’est l’heure de l’alerte (ou de l’alarme), moment où la survenue de l’événement est connue de l’environnement humain de proximité. (1) Dans ce contexte faut-il faire une différence entre une alerte et une alarme ? L’alarme pourrait être considérée comme la survenue d’un avertissement sonore ou visuel dont la mise en œuvre est quasiment automatique par le biais de capteurs divers et on pourrait considérer que l’alerte est la transmission de l’alarme par un moyen physique de nature variable (sonnerie, sirènes etc.). (2) C’est donc la connaissance de la survenue d’un événement qui présente des risques de danger, il nécessite la mise en œuvre d’opérations spécifiques en particulier dans le domaine industriel. Il existe un nombre considérable de systèmes d’alerte, de leurs objectifs, de leurs destinataires. Cette alerte est quelque fois difficile à réaliser dans les régions où l’habitat est très dispersé mais elle doit être effectuée avec tous les moyens disponibles (téléphones, radios locales, voitures avec hautparleur …), les nouvelles possibilités des téléphones mobiles permettent dans certaines circonstances une pré- alerte ou une alerte. -Temps + 2 C’est le moment de la mobilisation et du départ des moyens de traitement de l’événement, et de la neutralisation du risque évolutif. Il est très variable suivant la localisation du sinistre, les moyens employés (routiers, aériens). Actuellement dans toutes les grandes villes ce temps T+2 est souvent fixé par des normes administratives pour les accidents habituels. Il en est autrement lors de grands événements destructeurs où les moyens engagés sont fonction de plans de secours existants. En effet il faut réunir des équipes particulières, des moyens particuliers, voire spécifiques, assurer le regroupement, trouver les moyens de transport adéquats (concept des colonnes de secours). Temps + 3 C’est d’abord l’arrivée des moyens de secours sur les lieux qui va se confondre avec la prise en compte des premières mesures de sécurité (limitation du risque), estimation de l’importance des dégâts matériels et humains. Cette étape peut être longue en fonction de la nature de l’événement, de son importance, de sa localisation, (milieux :urbain, rural, montagneux, maritime, souterrain etc.), des conditions météorologiques plus ou moins favorables (exemple de secours en mer ou en zone montagneuse). Temps + 4 C’est ensuite la période de traitement de l’événement avec la prise en charge des victimes, des sinistrés, le rétablissement ou la réparation des infrastructures endommagées (routes, ponts, lignes électriques, téléphoniques etc.) Période de très longue durée au cours de laquelle le nombre et la diversité des » acteurs de secours » sont importants. La médecine de catastrophe est concernée par la prise en charge des victimes, des morts, et de la survivance des rescapés (« Enterrer les morts et nourrir les survivants, marquis de Plombal, séisme de Lisbonne, 1755). Cependant elle ne peut ignorer le rôle des autres intervenants qui vont assurer à la fois la sécurité de ses personnels, l’apport des moyens logistiques (ravitaillement, transport,). C’est à cette occasion que l’on faudrait évoquer pour ces équipes de secours le concept d’autonomie de fonctionnement. Temps + 5 Il est constitué du retour à la vie antérieure, à la vie normale dont la durée est très variable en fonction de la nature des sinistres, de leur importance mais aussi des moyens matériels dont dispose la communauté atteinte pour faire face aux conséquences générales de ces événements , de l’aide internationale éventuelle pour les catastrophes majeures. Temps+ 6 Il est souvent ignoré des premières équipes de secours , c’est pourtant un temps essentiel pour les populations atteintes : les recherches des causes et des responsabilités, la prise en compte à la fois du multiple traumatisme physique, psychique , économique, et des indemnisations qui seront attribuées après un temps très long. A l’étranger comme en France, plusieurs situations dans le domaine des crises sanitaires ont été révélatrices de cet état de fait : au Japon les intoxications par des dérivés mercuriels rejetés dans mer( syndrome de Minamata à partir de 1932 ), furent scientifiquement identifiés à partir de 1959 et cette responsabilité fut « close « juridiquement en 1996 soit près de 40 ans plus tard . En Europe (Allemagne et Grande -Bretagne ce furent les malformations fœtales liées à la thalidomide à partir de 1957 , crise sanitaire majeure dont les conséquences juridiques furent établies dans certains pays 10 à 15 ans après , puis ce fut la crise sanitaire du talc Morhange . Même lenteur lors de catastrophes industrielles (Catastrophe minière de Courrières en France en 1906 , aux Etats- Unis nombreux cas de silicose lors d’un percement de tunnel de 1927 à1932 , d’autres accidents sont trop nombreux pour être cités ((6,7,8,9). Cette élongation temporelle s’observe également dans certaines catastrophes naturelles en France comme dans d’autres pays d’Europe : -catastrophe d’Aberfan (pays de Galles, Royaume-Uni), effondrement d’un crassier minier sur une école, 1 seul survivant, 144 morts (octobre 1966-1967 ;
-catastrophe à Val-d’Isère (France), avalanches sur un centre de vacances, 39 morts (février 1970-198 ;
-catastrophe du plateau d’Assy (France), avalanches sur un centre sportif,72 morts(avril 1970-1980 );
– catastrophe du Grand Bornant (France), inondations d’un terrain de camping, 71 morts (juillet 1987-1997);
-catastrophe de la Faute-sur-Mer, vague de submersion marine, 29 morts( février 2010-2016).
Il en est de même pour les attentats terroristes : -Paris (France), attentats de 1986,(1986-1992 ); -Berlin-Ouest (Allemagne), attentats de 1986, 13 morts, 291 blessés (1986- 1992 ; – Paris (France) attentats 2015, 130 morts,413 blessés (1995-2021). L’organisation des procédures judiciaires est souvent donnée comme justification de ces retards, justification que l’on peut considérer comme illégitime dans le domaine du traumatisme psychologique individuel comme collectif. III/ Réflexions L’analyse de ce paramètre temps entraîne deux réflexions. – Faut-il distinguer le temps, le moment de survenue d’un événement de sa durée exprimée en unités conventionnelles ? (Secondes, minutes, heures, jours, semaines, mois, années etc ). – Quelle est la part de l’objectivité comme de la subjectivité de cette notion de durée ? Dans le contexte des secours sa perception entre les personnes qui appellent pour une maladie ou un accident jugés graves (victime, entourage familial, professionnel, amical.) et celles qui reçoivent, et doivent intervenir : médecin traitant, sapeurs- pompiers, SAMU, est différente. Cette discordance entre ceux qui attendent et ceux qui sont attendus a conduit à partir des années 75 à l’enregistrement systématique des appels pour répondre à tout conflit d’appréciation de cette durée souvent à l’origine de revendications judicaires. (10,11) Ces enregistrements ont mis en évidence cette appréciation différente facile à comprendre au plan psychologique, mais ils ont révélé à fois le manque de précisions des messages de demande de secours comme quelquefois l’absence d’empathie dans leur réception pouvant entrainer une inadéquation de la réponse à la situation réelle sur le terrain. La gestion du temps, sa perception intuitive et émotionnelle, de la différence avec celle mesurable de la durée, ont été et seront encore, (Malgré l’importance des moyens informatiques mis à la disposition des acteurs de secours et de soins et de directives précises) (12), des causes d’incidents et d’accidents aussi bien dans les situations individuelles que collectives.
« Le temps ne respecte rien de ce que l’on fait sans lui. » Georges Bernanos (1888-1948)
Présentation graphique des paramètres de gestion
Prochaine étude : les paramètres environnementaux et sociétaux
Bibliographie (1) www.s.tamelghaghet.free.fr/Erp/3_evacuation/message_alerte.htm (2) https://www.ineris.fr/fr/risques/est-risque/quelques-grands-accidents-depuis-xxe-siecle (3) https://photo.capital.fr/deux-siecles-de-catastrophes-industrielles-13482#douze-catastrophes-industrielles-de-1794-a-nos-jours-236332 (4) Catastrophe et responsabilité, M-A Descamps, Revue française de sociologie , 1972 13-3, https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1972_num_13_3_2080 (5) https://journals.openedition.org/conflits/12 (6) https://www.liberation.fr/planete/1997/11/19/allemagne-proces-des-auteurs-de-l-attentat-de-berlin-en-1986_220168/ (7) https://www.lepoint.fr/justice/un-medecin-du-samu-bientot-juge-pour-non-assistance-a-personne-en-peril-25-10-2018-2265975_2386.php (8) De la judiciarisation des activités des sapeurs- pompiers : http://crd.ensosp.fr/doc_num.php?explnum_id=8022 (9) Evaluation de l’application du référentiel d’organisation du secours à personne et de l’aide médicale urgente (10) https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/organisation_secours_a_personne.pdf (11) https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-10/guide_methodologique_qualite_samu.pdf
Les paramètres d’analyse et de gestion d’un événement : Les paramètres d’analyse et de gestion d’un événement agressif, d’une agression de nature collective, tels qu’ils ont été définis précédemment sont de trois ordres, de trois dimensions, en d’autres termes, l’événement s’inscrit dans la prise en compte de ces trois paramètres ; l’espace, le temps et contexte polyvalent socio-culturel, technique, économique…de la région de survenue. I/ L’espace L’espace est considéré souvent à tort à la fois comme un concept géographique, mais aussi géopolitique, il va se caractériser à la fois par le lieu de survenue : site urbain, rural, montagneux, désertique, marin…, sa dimension appréciée en surface, en km carrés. Il y a quelques décennies encore, on pouvait proposer de classer les catastrophes en fonction de la superficie atteinte, était alors prise en compte l’idée d’une zone géographique dont le rayon s’étendrait de 2 à 100 km : cette conception classait les événements survenant dans une zone de rayon de dimensions variables (inférieur à 1 km, de 1m rayon à 100 km et enfin un rayon supérieur à 100 km.) Il est évident que cette perception est partiellement utile pour les grandes catastrophes naturelles. Cependant le concept de surface ne peut se limiter car il peut être extensible et être atteint lui aussi de « mondialisation ». De nombreux événements peuvent en être l’origine : -Les cyclones, tempêtes, ouragans ont sont l’exemple le plus démonstratif : phénomènes prévus par les services météorologiques aussi bien pour leur point de départ, leur évolution, leur intensité; – Les éruptions volcaniques dont les cendres sont transportées sur des centaines , voire des milliers de kilomètres, et créer ainsi des répercussions considérables sur la vie des populations : pollution atmosphérique, dérèglement climatique avec diminution de l’exposition solaire… On garde en mémoire l’éruption du volcan islandais (1783 -1784) qui a eu des conséquences pour toute l’Europe continentale et plus près de nous, celle du volcan Eyjafjallajökull en Islande qui a perturbé la circulation aérienne dans une partie de l’Europe; – Les tsunamis, conséquences de séismes sous-marins , peuvent avoir des répercussions uniquement régionales (tsunami de la Mer du Japon en 1993), mais aussi lointaines sur des côtes à des milliers de kilomètres (séisme et tsunami au Portugal en 1755).
Pour les autres événements, dès la connaissance de leur nature, la surface de la catastrophe est implicitement connue. Il en est ainsi pour toutes les catastrophes de transport collectif, terrestre, ferroviaire, aérienne, maritime : une catastrophe ferroviaire s’étendra sur une centaine de mètres, de même pour une catastrophe aérienne survenant sur l’aéroport même, mais il en sera peut-être autrement si l’avion explose en vol ou percute le sol à grande vitesse; Dans ces conditions les débris seront éparpillés sur une surface beaucoup plus grande (France, accident d’avion d’Ermenonville, 1974-Royaume-Uni, accident par explosion terroriste à Lockerbie-Niger, désert du Ténéré, explosion en vol par attentat terroriste, 1989-et plus récemment en France dans les Alpes, le vol A 320 de la Germanwings, 2015). Pour les accidents et surtout les catastrophes industrielles, la quantité d’espace atteinte est beaucoup plus grande en fonction de la nature de l’événement, ce sont surtout les explosions dont le retentissement local est le plus important pouvant atteindre une grande partie de la ville. Les situations de ce type ont été fréquentes dans le passé et le seront encore dans le futur. Historiquement ce furent les poudreries qui étaient responsables des plus grands accidents mais pour autant les explosions surviennent encore aux 20 et 21° siècle, plus « classiques » celles survenues en milieu urbain et périurbain : les ports, les zones industrielles. Rappels des explosions les plus importantes qui sont devenues « les événements de référence » : – Pays- Bas ,1654, explosion de la poudrerie de Delphes, plusieurs centaines de morts ? un millier de blessés ? destruction d’une partie du centre-ville ; – France, 1794, Paris, explosion de la poudrerie de Grenelle, environ un millier de morts comprenant les ouvriers de l’usine et les populations voisines et autant de blessés, des dégâts considérables ; – Banlieue de Lille, janvier 1916, explosion de l’Arsenal des Dix- huit ponts, tout un quartier détruit,104 morts et plus de 400 blessés ; – Canada, port de la ville d’Halifax, 1917, explosion du cargo français, le Mont-Blanc, avec une cargaison de munitions suivies d’un tsunami, une partie de la ville détruite, 2000 morts environ, des milliers de blessés ; -États-Unis, Texas City, 1947, explosion du navire français « le Grandcamp » avec une cargaison de nitrate d’ammonium, plus de 500 morts, 3000 blessés, destruction matérielle importante ; – France, Toulouse, 2001, explosion de l’usine AZF, 32 morts, plus de 1000 blessés et destructions importantes ; -Congo, Brazzaville, mars 2012, explosion d’un dépôt de munitions, plus de 150 morts, des centaines de blessés, tout un quartier de la ville détruit ; -Ukraine, 2017 explosions d’un dépôt de munitions , évacuation d’une partie de la ville (30 000 habitants) ; -Russie, octobre 2020, explosion d’un dépôt de munitions, plusieurs villages évacués ; – Liban, port de Beyrouth, août 2020, explosion d’un dépôt de nitrate d’ammonium, plus de 100 morts, environ 6500 blessés, une partie de la ville détruite. Cette notion de «surface de catastrophe» est importante car elle va servir d’information sur l’importance de dégâts matériels, le nombre de victimes en fonction des bâtiments atteints. Actuellement elle peut être appréciée plus facilement par l’emploi de drones et ainsi déterminer la nature et la quantité de moyens humains et matériels à mettre en œuvre. C’est dans ce contexte qu’il faut prendre en compte le concept de «population avoisinante», c’est-à-dire celle qui demeure à proximité géographique d’un site industriel. Depuis l’accident de Seveso en 1976 il est apparu nécessaire de classer les sites industriels en fonction des risques (incendies, explosion, nuages toxiques…). Les événements sociétaux obéissent aux mêmes règles d’extension de leur surface initiale : les deux grands conflits internationaux de 1914 -1918 et la deuxième guerre mondiale en sont deux exemples récents. Les faits quotidiens mettent en évidence cette extension même dès l’événement considérés comme mineurs par rapport à des grands conflits, l’évolution du terrorisme dans une grande partie du monde en est un exemple. Même à l’échelon d’une nation, une région on évoquera l’extension des flambées de violence à partir d’une localisation et d’un fait initial relativement précis, les violences de la cité rapidement extensive en sont un exemple permanent. Enfin les grandes pandémies des siècles passai ont bien montré l’évolution des maladies infectieuses et contagieuses : peste, choléra, variole etc., la pandémie actuelle liée à un Corona virus met en évidence le risque permanent de l’extension mondiale des zoonoses. En conclusion il faut remarquer la permanente confusion entre surface et espace : la surface « parle, s’exprime », se mesure, l’espace est infini et silencieux. « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie ». Blaise Pascal (1623-1662)
La survenue des événements agressifs (tels qu’ils ont été définis dans « l’avertissement ») et leurs conséquences sont connues à partir de trois sources : les données historiques, les informations contemporaines, la relation avec des faits actuels.
Les données historiques
Nombre de catastrophes essentiellement naturelles nous sont rapportées par les « chroniqueurs » de l’histoire.
Que saurait-on de la destruction de Pompéi lors de l’éruption du Vésuve (79 ap. J.-C.) sans la lettre de Pline le Jeune à Tacite évoquant la mort de son oncle (1) et plus tard de tous les voyageurs allant sur ce site (2) ?
Que saurait-on du séisme qui détruisit Lisbonne le 1er novembre 1755 et surtout de sa reconstruction sous l’impulsion du marquis de Pombal, sans tous les récits, et les controverses philosophiques entre Voltaire et Rousseau ? (3)
Qu’aurions-nous dû retenir de la « Grande noyade » survenue en 1634 sur les côtes de la mer du Nord avec les vagues de submersion parfaitement décrites, de leur pouvoir destructeur que l’on a revécu en 2010 sur la côte atlantique à la Faute -sur -Mer ? (4)
Comment, sans le témoignage de Chaptal, aurions-nous pu connaître les conséquences humaines lors de l’explosion de la poudrerie de Grenelle (Paris), en 1791, qui fut l’occasion de la création des premières lois de sécurité industrielle (5) ?
À partir de 1843 ce sont les témoignages du journal légendaire : « L’illustration », qui pendant plus d’un siècle (1843-1955) fut le premier journal illustré rapportant tous les événements mondiaux, dessins originaux puis plus tard photographies. (6)
Les données contemporaines
-Elles ont commencé à la fin du XIXe siècle avec l’invention de la photographie puis du cinéma : des chroniques, les récits journalistiques mais aussi des photographies, des films….
Les inondations subies par Paris en 1910 sont parfaitement documentées grâce à des dizaines voire des centaines photographies… offrant ainsi la possibilité d’envisager des conséquences et les moyens à mettre en œuvre pour une nouvelle inondation de cette ampleur. (7)
-Elles sont aussi connues par les récits recueillis auprès des témoins « directs » ayant vécu, assisté à l’événement, subi les conséquences matérielles et humaines (concept d’impliqué…). (8)(9)
– « Les détails » de ces événements agressifs furent encore développés par l’apparition de la radiophonie et la diffusion des reportages photographiques qui faisaient la » Une » dans toutes les actualités cinématographiques, sans oublier « la légende de la panique new-yorkaise » avec l’émission Orson Welles en 1938 (la Guerre des Mondes). (10)
-Enfin le développement de la télévision accentua la diffusion des informations pratiquement en temps réel.
Après « les correspondants de guerre », apparurent les « envoyés spéciaux », les » grands reporters » et des informations transmises comportaient à la fois « un récit », des commentaires des photos graphies, des films, les témoignages des populations impliquées, c’est l’apparition, le domaine, la «puissance» des reportages (11)
-La fin du XXe et le début du XXIe siècle sont marqués par le développement de l’organisation des secours nationaux, internationaux… ce sont alors les « témoignages » des acteurs de secours recueillis dans ce qui est nommé actuellement les RETEX (Retours d’expérience…) qui font l’objet tout à la fois de rapports administratifs et de publications scientifiques (dans le domaine des soins…). (12)
Conclusions
Que retenir de l’abondance de ces documents écrits, photographiques, cinématographiques témoignages décrivant les conséquences de ces agressions, des modalités de réponses individuelles, collectives, institutionnelles ?
-En premier lieu, la possibilité de connaître ce passé « agressif » avec le risque important de vouloir juger la réponse à ces agressions à l’aune de nos connaissances actuelles, dans le domaine des secours comme dans celui des autres activités humaines, l’Histoire ne se déconstruit pas ni ne se restructure.
-En deuxième lieu, la constatation des progrès constants, dans la réaction collective et dans la lutte institutionnelle en réponse à l’agression, qu’est l’organisation des secours.
(9) L’émergence d’une « littérature » de non-écrivains : les témoignages de catastrophes historiques C. Coquio, Revue d’histoire littéraire de la France 2003/2 (Vol. 103), pages 343 à 363.
Ce blog est consacré aux agressions, conditions et circonstances de survenue, conséquences immédiates et lointaines…
Mais ce concept d’agression doit être explicité, il ne s’agit pas des agressions comme en envisage dans le langage courant, c’est-à-dire l’action violente d’un ou plusieurs individus contre d’autres…
Il s’agit globalement de tous les événements susceptibles de nuire à un ou plusieurs individus, et dont les origines sont diverses et variées : origines naturelles, technologiques et industrielles, sociétales, sanitaires… ainsi l’événement agresseur peut être un séisme, une tempête, une canicule, une explosion avec ou non effondrement, un incendie, l’attaque d’un animal sauvage, les piqûres d’insectes, des contaminations bactériennes, virales lors des épidémies, des pandémies… c’est également le domaine des naufrages, des catastrophes aériennes, ferroviaires…
Ces agressions peuvent être individuelles, semi collectives, collectives atteignant simultanément un grand nombre de personnes sur un territoire plus ou moins grand. Elles peuvent être aiguës ou chroniques, à cinétique plus ou moins longue (évoluant très vite où lentement) et les conséquences sont tout à la fois humaines (morts, disparus, blessés, impliqués, sinistrés…)et matérielles.
La réponse à ces agressions est classique dans le domaine des comportements humains : les fuites (si elles sont physiquement possibles), la lutte ou la défense avec des moyens appropriés ou non et l’adaptation dans la mesure où l’agression n’est pas vitale d’emblée et semble supportable par l’individu ou les individus.
Chaque événement peut être donc analysé en termes de conséquences mais surtout en terme de prévision et de prévention : ce qu’il aurait fallu « faire ou ne pas faire » pour que cela ne survienne pas . C’est la formule habituelle de l’opinion publique après un fait grave « plus jamais cela » et pourtant …. quelques temps après, jours, semaines, mois….. même événement.
Présentation Médecin des armées, le déroulement de ma carrière, a conduit à m’orienter vers la médecine d’urgence préhospitalière qui venait de naître » en 1966, (décret du 2 décembre 1965), dans un Paris en évolution dans son urbanisme, dans ses risques technologiques et industriels, dans ses soubresauts « sociétaux ». Anesthésiologie- réanimation complétée par d’autres formations universitaires : psychologie, médecine légale, hygiène publique, médecine aéronautique, médecine hyperbare…et bien sûr par un attachement naturel à l’enseignement et à la pratique du secourisme, pratiquant et aussi enseignant en France comme dans d’autres pays, coauteur et auteur de plusieurs publications dans un souci permanent de rester « un acteur de secours » de terrain. Ce sont ces plus de 20 ans de ces activités qui m’incitent aujourd’hui à tenter de cerner ce que peut être « « cette agressologie collective » avec ses modalités de survenue, et celles de réaction, de protection ,de prévention des populations » » agressées » Médecine d’urgence préhospitalière qui m’a conduit en ma qualité de médecin des armées spontanément vers la médecine de catastrophe, ( membre cofondateur et président d’honneur de la société française de médecine de catastrophe).