Le blog de René Noto

Realitas

Auteur/autrice : noto

Identification des victimes et des patients

Identification des patients et des victimes

Identification des patients, des victimes, des citoyens
Réflexions prospectives
Préambule
Le besoin d’identification chez l’homme est un processus cognitif à la fois spontané et indispensable dans la vie courante pour sa satisfaction immédiate, pour sa sécurité, ses relations sociales, ses activités professionnelles, sa connaissance du monde : reconnaitre une plante, un arbre, une fleur, un insecte, un animal, un visage humain mais aussi un objet manufacturé.
Ces processus d’identification dépendent d’une part des capacités mémorielles de l’individu, de son goût, de ses besoins de « savoir, mais également de son éducation familiale, professionnelle, sociétale…
La vue, l’odorat, le toucher sont les bases neurophysiologiques de ces actions d’identification et dans le domaine environnemental les animaux nous sont supérieurs, l’homme est » un animal dénaturé ».
Dans le domaine de la santé l’identification des patients et des victimes s’inscrit dans le processus général de l’identification de l’état civil commencé très tôt dans l’histoire de l’homme avec des actions religieuses, royales, républicaines, impériales et se poursuit actuellement (dernière loi de 2005) en diversifiant les moyens. (1)(2)
Malades et blessés…ils ont tous au moment de l’événement agressif (accident, maladie aigüe) une identification nationale avec le numéro de sécurité sociale instaurée en 1945 par le gouvernement du général de Gaulle complétée il y a quelques années par la mise en place de la carte vitale. (3)
Mais toutes ces mesures sont d’ordre administratif et peuvent être mises en défaut, contournées, utilisées frauduleusement. Différentes instances ont mis en évidence l’importance des fraudes actuelles dans le domaine des prestations sociales. (4).
En urgence, qu’il s’agisse d’une intervention à domicile, sur les lieux de travail, sur la voie publique dans un ERP, les acteurs de secours et de soins ont comme priorité la prise en charge du patient et n’ont aucun moyen de vérifier les données de l’identité.
Situation similaire en milieu hospitalier où le contrôle de l’identité dépend des mêmes données : carte d’identité et carte vitale (avec les mêmes possibilités de fraude).
Pour autant depuis 2013(5) les personnels des services hospitaliers (publics et privés) ont obligation de poser un bracelet d’identification (numéro d’identification, code -barre.) pour éviter la confusion entre deux patients lors de la réalisation d’examens, de soins….
Avant cette date, sans être nombreuses, (6) les erreurs concernaient aussi bien les actes d’examens, les indications thérapeutiques. En chirurgie elles pouvaient avoir des conséquences graves, par nature irréversibles. Pour autant si les confusions entre deux patients sont pratiquement impossibles (si les consignes de vérifications sont respectées), les erreurs de latéralisation lors des interventions chirurgicales des membres supérieurs et inférieurs (7) sont encore possibles, erreurs évitables si l’application des mesures de contrôle de la « check- liste » est rigoureuse (8).
Dans les situations d’urgence collectives le principe d’identification précoce est indispensable, rendu difficile dans un contexte d’afflux de blessés, de difficultés logistiques, d’ambiance émotionnelle particulière. Le plus souvent il ne s’agit pas d’une identification nominale mais elle est seulement fonctionnelle, opérationnelle permettant le suivi de la prise en charge d’une victime individualisée depuis la prise en charge et qui se poursuivra tout le long de la chaine de secours et de soins.
En France initialement dans la mise en œuvre du plan Rouge (actuellement plan NOVI) l’identification se faisait avec des bracelets prénumérotés.
Actuellement le système SINUS (9) a fait les preuves de son efficacité et de sa sureté.
Pour les catastrophes à l’étranger les secours internationaux disposent de consignes très précises pour l’identification des cadavres, confiée le plus souvent aux services de police et a des équipes d’identification multidisciplinaire. (10). Pour les autres victimes il est probable que chaque équipe utilisera la méthode habituellement préconisée dans son pays.
Les guerres représentent une autre situation inédite pour ces identifications, guerres qui pour Proof représentent « une épidémie de blessés ».
Dès 1903 l’armée américaine dote tous les militaires combattants d’une plaque métallique d’identification portée au tour du cou. Toutes les armées intervenant au cours de la première Guerre Mondiale adoptent ce dispositif. En France il avait été mis en place à partir de 1913 (11).
Il a probablement facilité en 1991 l’identification des restes mortuaires du lieutenant Alain Fournier (auteur du Grand Meaulnes) disparu en zone de combat en septembre 1914(12)

Conclusions
Que penser de la situation actuelle ? Que peut -on envisager pour demain ?
1°constat : les oppositions
Les procédures d’identification des patients en milieu hospitalier font l’objet de critiques de la part des défenseurs des « libertés individuelles » en utilisant la même rhétorique que pour l’opposition aux vaccinations en période de pandémie, celle du Covid-19 en est le récent exemple.

1° probabilité : les nouvelles applications
Il semble évident que l’identification des patients, des victimes sera d’autant plus facile et sûre qu’ils auront été déjà identifiés en tant que citoyen, non pas par un document administratif facilement
falsifiable mais par un procédé physique « indestructible » qui peut utiliser plusieurs méthodes :

  • la reconnaissance faciale
    Les importants travaux réalisés pour les identifications (13) d’abord à des fins de sécurité par les services de police et actuellement pour le contrôle « civique » de la population sont plus avancés en Chine.
    En Europe 11 pays dont la France cette reconnaissance faciale est en cours d’installation. (14)(15)
  • A ce stade peut- on oser une comparaison avec le monde animal ?
    Le marquage des bovins et des chevaux est encore une procédure constante dans certains pays comme protection contre le vol, c’est la situation aux Etats-Unis et au Mexique, il a servi d’argumentaire dans plusieurs films, il est encore pratiqué en France pour les jeunes taureaux de la Camargue (la ferrade). (16).
    Les animaux de compagnies, chats et chiens, (8 millions de chiens et 25 millions de chats) sont d’après la loi actuelle des CADI (carnivores domestiques identifiés), identifiés par tatouage ou implantation d’une » puce » électronique. Mesures loin d’être respectées, constat de cette carence lors d’agressions de chiens divagants (17).
  • Ce dispositif sera -t-il utilisé pour les hommes ?
    Mythe ou réalité ?
    Pour les hommes, au-delà de la reconnaissance faciale déjà évoquée, peut-on envisager le « marquage » des êtres humains ?
    Actuellement la réalité dépasse la fiction !
    En Suède l’implantation de puce électronique sous la peau est très répandue : pass sanitaire, déplacement en train, (,18,19 20).
    Pour mémoire rappelons les processus d’identifications « judicaires « qui ont largement dépassées la période du Moyen âge (21) et que l’on retrouve dans le roman d’Alexandre Dumas (les quatre mousquetaires dans le personnage de Milady de Winter marquée au fer rouge) (22).
    Sans remonter si loin on doit citer la situation des déportés dans les camps nazis au cours de le deuxième guerre mondiale qui étaient tatoués au poignet d’un numéro d’identification (23)

Dans le cas où ces mesures d’identification permanentes des citoyens se généraliseraient dans le court et le moyen terme, il est évident qu’elles soulèveraient d’importants problèmes sociétaux , d’une part entre ceux qui trouveront dans ces procédés une facilitation pour toute les démarches administratives et même dans la vie courante( transport, paiement etc.) et ceux qui considéreront ces mesures comme des atteintes profondes aux libertés individuelles ,paradoxe actuel entre le comportement de leurs défenseurs et celui des adeptes du tatouage individuel sur des parties découvertes du corps ( personnalisé et indélébile) qui les rendent facilement identifiables .
La fiction littéraire et cinématographique a depuis longtemps utilisé les données de la reconnaissance faciale pour des productions diverses qui furent souvent autant d’anticipation (24).

Bibliographie

(1) https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00962317/document
Du sceau au passeport : genèse des pratiques médiévales de l’identification, Claire Judde de Larivière
(2) https://cours-de-droit.net/l-identification-des-personnes-physiques-a127103682/
(3) http://www.protectionsocialesolidaire.org/comprendre-histoire-de-la-protection-sociale/1945-naissance-de-la-securite-sociale
(4) https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-09/20200908-rapport-Lutte-contre-fraudes-prestations-sociales_0.pdf
(5) https://esante.gouv.fr/sites/default/files/media_entity/documents/RNIV%201%20Principes%20communs_1.pdf
(6) https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2009-1-page-45.htm#:~:text=L’erreur%20d’identification%20sur,%C3%A0%20une%20perte%20de%20chance.
Erreurs d’identification des patients dans un local d’archives vivantes, Alexis Hautemanière, Catherine Quantin, Philippe Hartemann Santé Publique 2009/1 (Vol. 21), pages 45 à 54
(7) https://www.thema-radiologie.fr/actualites/2130/erreur-de-lateralite-dans-un-traitement-du-sein-par-radiotherapie.html
(8) https://www.has-sante.fr/jcms/c_1518984/fr/les-check-lists-pour-la-securite-du-patient

(9) https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1246782017301544
Identification des victimes lors d’afflux massifs : utilisation des outils SINUS et ORSAN. Retour d’expérience dentification des victimes lors d’afflux massifs : utilisation des outils SINUS et ORSAN. Retour d’expérience, Manuela Oliver.

(10) https://www.interpol.int/fr/Notre-action/Police-scientifique/Identification-des-victimes-de-catastrophes
(11) https://www.reconstit.fr/2020/10/01/les-plaques-d-identit%C3%A9-de-l-arm%C3%A9e-fran%C3%A7aise/
(12) https://archeologie.culture.fr/archeologie1418/fr/alain-fournier-1886-1914#:
(13) https://www.rtl.fr/actu/international/chine-la-reconnaissance-faciale-une-arme-politique-et-industrielle-7799652259
(14) https://www.infoprotection.fr/reconnaissance-faciale-onze-pays-de-lue-lont-adoptee-dont-la-france/
(15) https://www.usine-digitale.fr/article/la-reconnaissance-faciale-est-deja-utilisee-dans-11-pays-europeens-dont-la-france.N1154082
(16) http://www.chevalcamargue.fr/blog/manade-ferrade/
(17) https://www.i-cad.fr/
(18) https://mediarail.wordpress.com/2017/06/26/suede-une-puce-biometrique-dans-la-main-en-guise-de-ticket/
(19) https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/implantation-sous-cutanee-des-micropuces-rfid-ou-en-est-on-91046/
(20) https://lejournalnews.com/securite-sociale-puce-rfid-implant-carte-vitale-france/
(21) https://www.cairn.info/revue-sens-dessous-2012-1-page-47.htm
La cicatrice pénale, Doctrine, pratiques et critique de la marque d’infamie Michel Porret » Sens-Dessous » 2012/1 (N° 10), pages 47 à 63
(22) https://www.etudier.com/fiches-de-lecture/les-trois-mousquetaires/milady-de-winter/
(23) https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/cms/content/
La déportation dans les camps nazis
(24) https://www.canalplus.com/articles/series/person-of-interest-tout-ce-qu-il-faut-savoir-sur-cette-serie-d-espionnage « Person of interest » 011 – 2016 / 42 min / Policier, Thriller, Action

Autres références générales
https://www.i-cad.fr/reglementation/identification_du_chien_et_du_chat
https://www.businessfrance.fr/mexique-etats-unis-mise-a-jour-du-marquage-des-bovins-vivants-mexicains-importes-par-les-etats-unis
https://www.rts.ch/info/monde/11137943-la-chine-veut-noter-tous-ses-habitants-et-installe-600-millions-de-cameras.html#:~:text=milliards%20d’euros.-,Les%20ca
https://www.rtl.fr/actu/international/chine-la-reconnaissance-faciale-une-arme-politique-et-industrielle-7799652259
https://www.maxisciences.com/gs-news/des-milliers-de-suedois-ont-maintenant-une-puce-electronique-sous-la-peau_art41034.html

De la Vulnérabilité dans le contexte sociétal actuel

La vulnérabilité d’un individu se définit comme sa situation interne, sa fragilité qui le rendent plus sensible à une atteinte, à une agression extérieure.

Ce concept en quelques années a envahi tout le champ des activités de l’homme, de son environnement, elle a des caractéristiques spécifiques, elle peut être totale ou partielle, provisoire ou durable, Individuelle ou collective, atteindre les institutions, les structures matérielles, être présente dans le monde urbain comme dans monde rural, liée aux activités industrielles et aux technologies nouvelles en particulier.

 La vulnérabilité est au centre du concept de cindynique (sciences des risque), se situant avant la catastrophe pour envisager et permettre de mettre en place une réponse appropriée.

L’histoire ancienne comme récente a montré que l’on peut distinguer deux sortes de vulnérabilité :

                -La vulnérabilité de « l’insuffisance, voire du dénuement », pour les populations qui vivent à un niveau de dénuement quasi-absolu, habitats insalubres( dénomination officielle «habitat informel et plus prosaïquement bidons-ville ), insuffisance alimentaire , rareté de l’eau potable, absence hygiène générale , difficultés voire rareté d’accès aux soins courants, absence protection contre la maladies infectieuses et parasitaires , fréquence des conflits armés ..Populations pour lesquelles les moindres événements naturels ( tempêtes , inondations ) sont susceptibles de déstabilisation  et peut avoir un impact considérable, mesuré le plus souvent par les seules données comptables en terme de nombre de victimes et de sinistrés .   

-La vulnérabilité « de l’opulence, de l’abondance », (une des caractéristiques des pays riches), celle des quartiers des grandes mégapoles : alimentation variée et disponible, électricité, gaz, chauffage, transport de qualité, accès aux soins immédiats et de qualité, sécurité, prévention et protection en cas de catastrophe naturelle. Toute situation qui entraine une fragilisation et une dépendance totale des populations à cette vie de confort et de facilité si un des éléments de ce confort vient à disparaître même temporairement, par exemple la seule panne généralisée et prolongée d’électricité ou de brutales modifications climatiques peuvent engendrer des conséquences graves.

                -Il existe une troisième forme de vulnérabilité qui est rarement, voire presque jamais considérée comme telle : Elle est individuelle ou semi collective, s’observe tous les jours dans le domaine de la vie courante où elle alimente, ce qu’il convient de nommer actuellement des événements sous le terme d’accident de la vie courante, véritable euphémisme car les causes essentielles sont celles de l’ignorance, du mépris des règles de sécurité élémentaire, voir une forme d’incivisme particulière.

Elle s’observe dans tous les domaines de la vie de des populations, les exemples sont nombreux et suffisamment évocateurs : Skieurs pris dans une avalanche pour avoir pratiqué du ski « hors-piste » malgré les avertissements, navigateurs en détresse malgré les avis de tempête, automobilistes noyés dans une voiture sur une route submersible malgré les alertes « inondations «, spéléologues bloqués dans une caverne alors que la survenue d’orages importants avait été signalée.

Les exemples pourraient se multiplier, mais leur dénominateur commun réside dans le fait que les secours doivent intervenir quelquefois avec des risques  importants pour les personnels, acteurs de secours et de soins : déplacement de moyens importants, sauvetage difficile et parfois dangereux, l’emploi de moyens particuliers hélicoptères, avec souvent comme « récompense » des critiques de certains médias dont l’ignorance autant que la fatuité entretiennent un climat de suspicion permanente vis-à-vis des organismes de secours, droit à l’assistance immédiate,  « quid » des libertés individuelles, liberté d’action ?

Comportements humains peut -être expliqués par cette réflexion philosophique :

Vous vivez comme si vous alliez toujours vivre, jamais votre vulnérabilité ne vous effleure l’esprit, …. Toutes vos craintes sont des craintes de mortels, mais tous vos désirs sont des désirs d’immortels.

                  Sénèque (1-65, apr. J. -C) : De la brièveté de la vie

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

janvier 2022

Janvier, Janus, en quittant décembre et en attendant janvier, le mois du dieu des portes, des passages et des commencements.

Dans la mythologie romaine, il est représenté avec deux visages opposés, regardant tout à la fois l’entrée et la sortie, le début et la fin, le passé et le futur…et dont les portes du temple annonçaient le présent : portes ouvertes la guerre, portes fermées la paix.

Les oracles nouveaux que sont les réseaux sociaux pourront ils nous dire si les portes sont ouvertes ou fermées ? Probablement compte- tenu de leur diversité les portes seront ouvertes pour certains, fermées pour d’autres…. L’avenir sera donc dans l’attente, les suppositions, les affirmations contradictoires et souvent péremptoires, le temps de l’incertitude et de l’irrationnel

Noel 2021

Noël et fêtes de fin d’année 2021

Noël 2020, pour une partie de la population ce fut la tristesse liée à la disparition d’êtres chers emportés par l’épidémie virale, la tristesse également pour les familles dont un des membres était encore hospitalisé.

Ce fut aussi la situation de précarité des hommes et les femmes qui ont perdu leur emploi…

Pour la plupart des autres ce fut la difficulté, voire l’impossibilité de se comporter comme « d’habitude » dans ces moments de fête familiale : pas ou peu de réunions avec les parents et les amis, un couvre-feu limitant les sorties et les réjouissances habituelles.

Pour d’autres, en particulier pour tous les acteurs de secours et soins, ce fut un surcroît de travail en raison de la poursuite de l’épidémie avec bien sûr un risque personnel.

Pour autant faut-il désespérer ?

Dans ces circonstances la connaissance notre histoire nationale est importante, n’y a-t-il pas eu d’autres Noëls, d’autres fins d’année plus tristes, plus pénibles, plus contraignantes ?

Noël 1918, ce sont déjà 300 000 morts en France sur les champs de bataille, des hommes absents du foyer familial, des familles qui pleurent leurs disparus…

Noël 1920, la France comme l’Europe est sortie de la guerre depuis deux ans à peine, débutent alors les « années folles », sorte de catharsis pour oublier les conséquences de la guerre… pour la France près de 1 700 000 morts militaires et civils, des blessés, des invalides…

Les « années folles » ce fut surtout pour le monde urbain et fortuné, la France était encore un pays rural, l’électricité et l’eau courante n’ont pas encore pénétré dans tous les foyers… et Noël 1920 fut pour une grande partie de cette France rurale le retour des petits plaisirs retrouvés et un mode de vie, de comportement habituels.

Noël 1940, après Noël 1939, la France est vaincue, la France est occupée, près de 2 millions d’hommes sont en captivité en Allemagne (1 920 000, chiffre officiel des autorités allemandes, soit 10 % de la population masculine adulte de la France).

Le rationnement alimentaire a été instauré… et Noël 1941, 1942, 1943, ne furent guère plus « réjouissants ».

Noël 44 et Noël 45, c’est la libération de la France, la fin l’occupation ennemie, mais une France meurtrie, avec ses morts, ses disparus, avec « la découverte » de l’existence des camps de concentration dans lesquels avaient péri dans les souffrances atroces des hommes, des femmes, des enfants…

Les Noël 1944 et Noël 1945, ce sont des Noël dans des villes détruites sur la façade atlantique : Le Havre, Nantes, Brest, Rouen, Saint-Nazaire… Et aussi ailleurs, Marseille, Oradour-sur-Glane… mais enfin le retour de l’espoir.

Alors pour 2021 que faut-il espérer ?

Bien sûr la maîtrise et fin de l’épidémie, le retour à une situation meilleure mais pour autant pas normale dans la mesure où on ne peut effacer des mémoires ce qui vient de se passer et qu’il faudra du temps… non pour oublier mais surtout pour se préparer à affronter d’autres défis sanitaires.

Pour tous les acteurs de secours et de soins c’est la poursuite des activités journalières dans la prise en charge des « victimes » malades ou blessées.

C’est aussi le maintien de leur propre sécurité qui ne pourra être assurée que par le respect des mesures d’hygiène globale et la pratique des vaccinations.

Et pour conclure adoptons la formule de l’écrivain Cesare Pavese, (1908-1950) dans le titre d’un de ses romans :

« Le métier de vivre ». Vivre qui exige autant de sacrifices qu’il entraîne de plaisirs.

Gestion des paramètres liés au contexte

Le concept du« contexte » dans la gestion d’un événement

  Introduction

Il s’agit d’un ensemble de paramètres à la fois très complexes et majeurs dans la gestion d’un événement qui sont susceptibles de donner, à l’ensemble de l’organisation des secours et à la gestion d’un événement grave, un aspect positif ou négatif alors que la partie technique aura été traitement traitée.

Ces paramètres sont caractérisés par la situation globale de la région dans laquelle est survenu l’accident, paramètres environnementaux et sociétaux qu’il est difficile de  classer dans un ordre prioritaire, leur présentation obéira à leur simple énumération.

1° partie : les infrastructures et les ouvrages d’art du transport

Ce sont tous les équipements et installations qui permettent au quotidien le transport des populations, des matériaux divers, de la nourriture aux carburants, aux matériaux de construction et de tous objets utiles dans la vie courante, dont on s’aperçoit de l’importance quand ils viennent à manquer.

Routes,ponts, tunnels, viaduc,port, aéroport…dont l’existence, le bon fonctionnement est essentiel.

Très schématiquement on pourrait envisager plusieurs scénarios.

-Scénario n°1 : toutes les installations sont existantes, importantes, bien entretenues, remises en état facilement et rapidement si elles sont détériorées par l’événement, avec du personnel nombreux et qualifiés.

La réponse » secours » sera donc aisée tant au plan local, régional, national qu’international, c’est la situation habituelle de tous les pays qualifiés de « riches ».

-Scénario n°2 : toutes ces installations sont existantes, mais leur nombre comme leurs qualités, leurs entretiens ne sont pas à la hauteur des besoins des populations même en temps normal. Dans ce scénario il apparait évident qu’une catastrophe naturelle en particulier sera aggravée par la difficulté de réponse adaptée dans le domaine des transports des moyens de secours, c’est souvent le cas des pays dits en voie de développement

Scénario n°3 : toutes ces installations sont rudimentaires, voire  quasiment inexistantes, les conséquences dans le domaine des secours sont évidentes. C’est souvent la situation de régions négligées des pays du scénario n° 2 et/ ou des régions où les conflits armés sont permanents.

2° partie : l’état habituel des réseaux de « fluides vitaux : eau, électricité, gaz, communications  téléphoniques

On retrouve l’existence de trois scénarios :

  • Scénario n°1 : le fonctionnement de tous ces réseaux est normal, l’approvisionnement en eau potable, en électricité est régulier et en situations exceptionnelles (tempêtes, inondations) leur rétablissement est rapide.

-Scénario n°2 : le fonctionnement est de mauvaise qualité, les coupures d’électricité sont fréquentes, les possibilités de communications téléphoniques sont aléatoires.

Scénario n°3 : toutes ces installations sont rudimentaires voire  quasiment inexistantes, une  grande partie de la population ne dispose pas d’eau courante, les réseaux et les lignes électriques sont anciens et souvent défectueuse. Ces situations sont fonction des services publics, de leur mise en place, de leur gestion au quotidien, de leur capacité à être  remises en état rapidement.

3° partie : les ‘organisations de la  santé publique

Complexes et nombreuses dans les grandes cités, elles sont plus rares et rudimentaires en milieu rural : réseau d’égout, collecte et ramassage des ordures, entretien et nettoyage des voies de circulation, contrôle des animaux divagants, lutte contre les insectes responsables des transmissions vectorielles, (rats, moustiques, mouches) .Les campagnes de vaccination sont régulières, le réseau de surveillance épidémiologique régulier et efficace.

Dans ce domaine également trois scénarios

  • Scénario n°1 : toute cette organisation est bien programmée et sans faille, la réponse « soins santé publique sera donc aisée en particulier lors de grandes catastrophes naturelles  ».

-Scénario n°2 : toutes ces installations sont également existantes, mais souvent mal entretenues, défaillantes au moindre incident et à fortiori lors d’événements graves.

Scénario n°3 : toutes ces installations sont rudimentaires, voire  quasiment inexistantes, les conséquences dans les domaines des secours sont évidentes .C’est souvent la situation de régions négligées des pays du scénario n° 2 et/ ou des régions où  les conflits armés sont permanents.

4° partie : l’organisation des soins

D’une manière un peu arbitraire elle est prise en compte séparément du domaine de la santé publique : nombre et qualité des établissements de soins publics et privés, organisation des secours aussi bien pour les événements habituels, quotidiens que pour ceux exceptionnels.

Il faut tenir compte également du nombre et de la qualification des personnels de santé, de leur formation et  de leur entrainement à la gestion   sanitaires  des situations inhabituelles (par leur nature comme leur durée, (leur aptitude à poursuivre leur activité sur des périodes de temps très longues.

5° partie : le contexte sécuritaire

Ce paramètre correspond à la nature de la sécurité publique, en particulier dans les grandes villes, non  seulement dans les centres urbains, mais également dans les quartiers périphéries où  » les violences de la cité » sont à la fois les plus nombreuses et les plus graves.

Dans tous les pays il existe un fond habituel de sécurité ou d’insécurité qui va peser lourdement sur l’organisation des secours en situations exceptionnelles.

Cependant il faut signaler que lors de grandes catastrophes naturelles, ce contexte sécuritaire est mis à mal même dans les pays les plus « sécurisés », il s’agit le plus souvent de scènes de pillage, trois faits historiques :

-Lisbonne 1755, séisme et raz- de- marée, des dégâts importants et pour lutter contre ce risque  le marquis de Pombal, responsable des secours, fait dresser des potences et 34 pillards  y seront pendus ;

– Italie Messine 1908 (et une grande partie des cotes calabraise), séisme majeur suivi de tsunami, arrivée tardive des secours en raison de la destruction des routes : blessés tués, cadavres dépouillés des bijoux ;

Ouragan Katrina, ( ) Nouvelle -Orléans, pillage des magasins ;

– Ouragan Irma, 2017, Antilles Saint- Martin, pillage de magasins.

Pillage que certains sociologues ont qualifié de « légitime »ayant du mal à les différencier des « actions de survie ».

(2)https://ilyaunsiecle.org/2008/12/29/29-decembre-1908-messine-120-000-morts-en-37-secondes/

(3)https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2005/09/01/desastre-humanitaire-et-pillages_684537_3222.ht

(4)https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/09/10/01016-20170910ARTFIG00192-irma-a-saint-martin-des-pillages-nombreux-des-tirs-sur-les-gendarmes.php

(5)https://journals.openedition.org/vertigo/(Du risque « naturel » à la catastrophe urbaine : Katrina, F.Mancebo

Ces   comportements à la fois dangereux et retardant les secours justifient souvent l’intervention des forces armées, qui par ailleurs peuvent apporter un soutien logistique important (hébergement, nourriture, transport et soins médicaux).

Ces situations sont susceptibles de survenir toute à la fois dans les régions où règne en permanence une  insécurité globale comme dans celles où la sécurité est quotidienne.

On peut également retrouver ces scènes de pillage dans des circonstances spécifiques telles que les catastrophes aériennes,  naufrages…

Il faut rappeler la légende sur le rôle des « naufrageurs » comme celui des pilleurs d’épaves.(1,2,3)

(1)https://www.lepoint.fr/monde/nigeria-scenes-de-pillages-apres-le-crash-d-un-avion-04-06-2012-1468954_24.php

(2)https://www.liberation.fr/planete/1997/09/05/pillage-apres-le-crash-d-un-avion-au-cambodge_216287/

(3)https://www.lci.fr/international/mh17-un-an-apres-le-crash-en-ukraine-la-video-du-pillage-qui-choque-1527615.html

(4)http://www.wiki-brest.net/index.php/Naufrageurs_et_pilleurs_d%27%C3%A9paves

6° partie : le contexte industriel et technologique

Il faut prendre en compte lors de grandes catastrophes l’importance des structures industrielles  qui  peuvent être tout à la fois « la victime » de l’événement (exemple de l’accident nucléaire après le tsunami de Fukushima en (  ) mais également défaillantes en leur qualité de fournisseurs  rapides de matériaux divers aussi bien aux acteurs de secours qu’aux  populations rescapées (hébergement, transport,  fournitures en matériaux divers).

En France, comme dans d’autres pays, les autorités responsables des secours sont amenées à réquisitionner des moyens privés, faut-il encore que ces moyens et que les unités de fabrication puissent répondre à cette demande.

Le contexte actuel a montré dans plusieurs pays que la délocalisation des fabrications, le fonctionnement à » flux tendu » étaient susceptibles, sinon d’aggraver la situation, du moins de ne pas faciliter sa résolution  rapide. Ces situations ont été observées à plusieurs reprises aussi bien pour les catastrophes naturelles  que sanitaires (pandémie etc.).

Cette capacité à une mobilisation générale des ressources du pays, à faire intervenir le plus grand nombre d’institutions dans un cadre de coordination réelle, constitue ce qu’on appelle actuellement  le concept de résilience  nationale dont la qualité  dépasse très largement ce contexte industriel et technologique  puisqu’il s’appuie très largement sur l’adhésion de l’ensemble de la population.

Dans cette perception on retrouvera les trois  scénarios habituels :

  • Scénario n°1/ : résilience complète et efficace ce qui est le cas de la plupart des pays industrialisés, mais les faits de ces dernières années ont mis en évidence la survenue de failles plus ou moins importantes et durables ;
  • Scénario n° 2 : résilience insuffisante et les conséquences de l’événement vont s’inscrire dans la durée et augmenter ainsi la souffrance physique et psychologique des populations ;
  • Scénario n° 3 : absence totale de résilience imposant ou justifiant une aide internationale (Devoir d’ingérence ?) avec tous les aspects positifs et négatifs de ces interventions à la fois étatiques internationales(ONU)  et ONG  dont la multitude et l’indépendance peuvent poser problèmes en termes de coordination.(1,2,3).

(1)https://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/27/italie-le-gouvernement-debloque-40-millions-d-euros-pour-reparer-les-degats-du-seisme_5021602_3214.html

(2)https://fr.sports.yahoo.com/news/incendie-au-canada-milliers-dhabitants-fort-mcmurray-fuient-050053894.html

(3)https://www.un.org/fr/our-work/deliver-humanitarian-aid

https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2008-4-page-163.htm : Quel avenir pour l’ONU ? Jean-Marc ChâtaignerDans Revue internationale et stratégique 2008/4 (n° 72), pages 163 à 174

7° partie : le contexte  sociétal

C’est un ensemble de paramètres très complexe englobant les modes de vie des populations, les comportements de logement, de nourriture, l’homogénéité des populations, ou   l’importance des communautarismes, les réactions individuelles et collectives devant la gestion la souffrance, la mort, les comportements de deuil individuels (concept de deuil national), les comportements de revendications avec les recherches habituelles de responsabilité de l’événement en cause. Ils comprennent aussi touts le comportement devant la nécessité d’hébergements  collectifs improvisés, les habitudes dans le domaine des inhumations et.

Toutes ces «habitudes » culturelles, confessionnelles existent  bien avant la survenue de l’événement agressif : celui-ci est souvent un révélateur,  amplificateur  de ces caractéristiques positives  de certaines communautés.

Plusieurs situations au cours de ces trente dernières années ont en  été révélatrices (Etats- Unis, Chicago, 1996, vague de chaleur – République de Haïti, séisme, 2012- Japon, endémie des séismes)(1,2,3)

(1) Drames climatiques ou incuries politiques ? Pascal Acot

Dans Catastrophes climatiques, désastres sociaux (2006), pages 15 à 44

https://www.cairn.info/catastrophes-climatiques-desastres-sociaux–9782130552635-page-15.htm

(2)Haïti, en situation post-séisme : quelques effets de la catastrophe du 12 janvier 2010 sur la population locale

https://journals.openedition.org/etudescaribeennes/4842

http://www.ceres.ens.fr/Le-Japon-culture-du-risque-et-resiliences-individuelles.html?lang=fr

(3)Le Japon, culture du risque et résiliences individuelle

Conclusions

 L’ensemble de ces paramètres met en évidence les différences de vulnérabilité suivant les régions du monde, les pays,  les communautés humaines, objet d’études du prochain chapitre.

R Noto

Gestion du paramètre temps

Le concept du temps dans la gestion d’un événement
I/ Introduction
Le temps est le deuxième paramètre à prendre en compte dans la gestion d’un événement à conséquences collectives, sa connaissance est également aussi complexe que celle de la notion d’espace.
II /Présentation des chronologies
Par convention on prendra en compte l’espace de temps qui s’écoule entre le moment de survenue de l’événement destructeur et le retour à la vie normale
On peut très arbitrairement diviser ce temps en plusieurs « périodes » :
–Temps zéro
C’est l’heure exacte à laquelle survient l’événement : elle est exprimée en heure le plus souvent en heure locale et plus rarement en heure GMT (Heure Moyenne De Greenwich) pour les grands phénomènes naturels (séisme en particulier), heure GMT néanmoins plus souvent utilisée que l’heure UTC (temps universel coordonné).
La précision de ce « temps zéro « dépend essentiellement de la nature des événements, de leur lieu de survenue, de l’existence de capteurs (mécaniques, électriques, hydrauliques etc.). Par exemple il sera connu à la seconde précise lors de la survenue d’un séisme grâce aux enregistrements permanents des sismographes, il en est de même pour certains des accidents industriels importants (explosions, incendies, effondrements de structures, fuite de produits toxiques etc. ..). Même précision pour les accidents sociétaux comme les attentats par explosifs, à partir d’armes à feu.
Par contre la précision est nettement moins bonne quand il s’agit d’autres phénomènes naturels (tempêtes, inondations, glissements de terrain, raz-de-marée etc.).
Cette imprécision relative est compensée par la prise en compte du temps « T-1 » qui est significatif dans de nombreux phénomènes météorologiques (alertes météo :tempêtes, inondations, chutes de neige, vague de froid ou de canicule) (1,2,3,4,5)
-Temps + 1
C’est l’heure de l’alerte (ou de l’alarme), moment où la survenue de l’événement est connue de l’environnement humain de proximité. (1)
Dans ce contexte faut-il faire une différence entre une alerte et une alarme ?
L’alarme pourrait être considérée comme la survenue d’un avertissement sonore ou visuel dont la mise en œuvre est quasiment automatique par le biais de capteurs divers et on pourrait considérer que l’alerte est la transmission de l’alarme par un moyen physique de nature variable (sonnerie, sirènes etc.). (2)
C’est donc la connaissance de la survenue d’un événement qui présente des risques de danger, il nécessite la mise en œuvre d’opérations spécifiques en particulier dans le domaine industriel.
Il existe un nombre considérable de systèmes d’alerte, de leurs objectifs, de leurs destinataires.
Cette alerte est quelque fois difficile à réaliser dans les régions où l’habitat est très dispersé mais elle doit être effectuée avec tous les moyens disponibles (téléphones, radios locales, voitures avec hautparleur …), les nouvelles possibilités des téléphones mobiles permettent dans certaines circonstances une pré- alerte ou une alerte.
-Temps + 2
C’est le moment de la mobilisation et du départ des moyens de traitement de l’événement, et de la neutralisation du risque évolutif. Il est très variable suivant la localisation du sinistre, les moyens employés (routiers, aériens).
Actuellement dans toutes les grandes villes ce temps T+2 est souvent fixé par des normes administratives pour les accidents habituels. Il en est autrement lors de grands événements destructeurs où les moyens engagés sont fonction de plans de secours existants. En effet il faut réunir des équipes particulières, des moyens particuliers, voire spécifiques, assurer le regroupement, trouver les moyens de transport adéquats (concept des colonnes de secours).
Temps + 3
C’est d’abord l’arrivée des moyens de secours sur les lieux qui va se confondre avec la prise en compte des premières mesures de sécurité (limitation du risque), estimation de l’importance des dégâts matériels et humains.
Cette étape peut être longue en fonction de la nature de l’événement, de son importance, de sa localisation, (milieux :urbain, rural, montagneux, maritime, souterrain etc.), des conditions météorologiques plus ou moins favorables (exemple de secours en mer ou en zone montagneuse).
Temps + 4
C’est ensuite la période de traitement de l’événement avec la prise en charge des victimes, des sinistrés, le rétablissement ou la réparation des infrastructures endommagées (routes, ponts, lignes électriques, téléphoniques etc.)
Période de très longue durée au cours de laquelle le nombre et la diversité des » acteurs de secours » sont importants.
La médecine de catastrophe est concernée par la prise en charge des victimes, des morts, et de la survivance des rescapés (« Enterrer les morts et nourrir les survivants, marquis de Plombal, séisme de Lisbonne, 1755). Cependant elle ne peut ignorer le rôle des autres intervenants qui vont assurer à la fois la sécurité de ses personnels, l’apport des moyens logistiques (ravitaillement, transport,). C’est à cette occasion que l’on faudrait évoquer pour ces équipes de secours le concept d’autonomie de fonctionnement.
Temps + 5
Il est constitué du retour à la vie antérieure, à la vie normale dont la durée est très variable en fonction de la nature des sinistres, de leur importance mais aussi des moyens matériels dont dispose la communauté atteinte pour faire face aux conséquences générales de ces événements , de l’aide internationale éventuelle pour les catastrophes majeures.
Temps+ 6
Il est souvent ignoré des premières équipes de secours , c’est pourtant un temps essentiel pour les populations atteintes : les recherches des causes et des responsabilités, la prise en compte à la fois du multiple traumatisme physique, psychique , économique, et des indemnisations qui seront attribuées après un temps très long.
A l’étranger comme en France, plusieurs situations dans le domaine des crises sanitaires ont été révélatrices de cet état de fait : au Japon les intoxications par des dérivés mercuriels rejetés dans mer( syndrome de Minamata à partir de 1932 ), furent scientifiquement identifiés à partir de 1959 et cette responsabilité fut « close « juridiquement en 1996 soit près de 40 ans plus tard . En Europe (Allemagne et Grande -Bretagne ce furent les malformations fœtales liées à la thalidomide à partir de 1957 , crise sanitaire majeure dont les conséquences juridiques furent établies dans certains pays 10 à 15 ans après , puis ce fut la crise sanitaire du talc Morhange .
Même lenteur lors de catastrophes industrielles (Catastrophe minière de Courrières en France en 1906 , aux Etats- Unis nombreux cas de silicose lors d’un percement de tunnel de 1927 à1932 , d’autres accidents sont trop nombreux pour être cités ((6,7,8,9).
Cette élongation temporelle s’observe également dans certaines catastrophes naturelles en France comme dans d’autres pays d’Europe :
-catastrophe d’Aberfan (pays de Galles, Royaume-Uni), effondrement d’un crassier minier sur une école, 1 seul survivant, 144 morts (octobre 1966-1967 ;

-catastrophe à Val-d’Isère (France), avalanches sur un centre de vacances, 39 morts (février 1970-198 ;


-catastrophe du plateau d’Assy (France), avalanches sur un centre sportif,72 morts(avril 1970-1980 );


– catastrophe du Grand Bornant (France), inondations d’un terrain de camping, 71 morts (juillet 1987-1997);


-catastrophe de la Faute-sur-Mer, vague de submersion marine, 29 morts( février 2010-2016).


Il en est de même pour les attentats terroristes :
-Paris (France), attentats de 1986,(1986-1992 );
-Berlin-Ouest (Allemagne), attentats de 1986, 13 morts, 291 blessés (1986- 1992 ;
– Paris (France) attentats 2015, 130 morts,413 blessés (1995-2021).
L’organisation des procédures judiciaires est souvent donnée comme justification de ces retards, justification que l’on peut considérer comme illégitime dans le domaine du traumatisme psychologique individuel comme collectif.
III/ Réflexions
L
’analyse de ce paramètre temps entraîne deux réflexions.
– Faut-il distinguer le temps, le moment de survenue d’un événement de sa durée exprimée en unités conventionnelles ? (Secondes, minutes, heures, jours, semaines, mois, années etc ).
– Quelle est la part de l’objectivité comme de la subjectivité de cette notion de durée ?
Dans le contexte des secours sa perception entre les personnes qui appellent pour une maladie ou un accident jugés graves (victime, entourage familial, professionnel, amical.) et celles qui reçoivent, et doivent intervenir : médecin traitant, sapeurs- pompiers, SAMU, est différente.
Cette discordance entre ceux qui attendent et ceux qui sont attendus a conduit à partir des années 75 à l’enregistrement systématique des appels pour répondre à tout conflit d’appréciation de cette durée souvent à l’origine de revendications judicaires. (10,11)
Ces enregistrements ont mis en évidence cette appréciation différente facile à comprendre au plan psychologique, mais ils ont révélé à fois le manque de précisions des messages de demande de secours comme quelquefois l’absence d’empathie dans leur réception pouvant entrainer une inadéquation de la réponse à la situation réelle sur le terrain.
La gestion du temps, sa perception intuitive et émotionnelle, de la différence avec celle mesurable de la durée, ont été et seront encore, (Malgré l’importance des moyens informatiques mis à la disposition des acteurs de secours et de soins et de directives précises) (12), des causes d’incidents et d’accidents aussi bien dans les situations individuelles que collectives.

« Le temps ne respecte rien de ce que l’on fait sans lui. »
Georges Bernanos (1888-1948)


Présentation graphique des paramètres de gestion


Prochaine étude : les paramètres environnementaux et sociétaux


Bibliographie
(1) www.s.tamelghaghet.free.fr/Erp/3_evacuation/message_alerte.htm
(2) https://www.ineris.fr/fr/risques/est-risque/quelques-grands-accidents-depuis-xxe-siecle
(3) https://photo.capital.fr/deux-siecles-de-catastrophes-industrielles-13482#douze-catastrophes-industrielles-de-1794-a-nos-jours-236332
(4) Catastrophe et responsabilité, M-A Descamps, Revue française de sociologie , 1972 13-3, https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1972_num_13_3_2080
(5) https://journals.openedition.org/conflits/12
(6) https://www.liberation.fr/planete/1997/11/19/allemagne-proces-des-auteurs-de-l-attentat-de-berlin-en-1986_220168/
(7) https://www.lepoint.fr/justice/un-medecin-du-samu-bientot-juge-pour-non-assistance-a-personne-en-peril-25-10-2018-2265975_2386.php
(8) De la judiciarisation des activités des sapeurs- pompiers : http://crd.ensosp.fr/doc_num.php?explnum_id=8022
(9) Evaluation de l’application du référentiel d’organisation du secours à personne et de l’aide médicale urgente
(10) https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/organisation_secours_a_personne.pdf
(11) https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-10/guide_methodologique_qualite_samu.pdf




Gestion d’un événement, le paramètre «espace»

Les paramètres d’analyse et de gestion d’un événement :
Les paramètres d’analyse et de gestion d’un événement agressif, d’une agression de nature collective, tels qu’ils ont été définis précédemment sont de trois ordres, de trois dimensions, en d’autres termes, l’événement s’inscrit dans la prise en compte de ces trois paramètres ; l’espace, le temps et contexte polyvalent socio-culturel, technique, économique…de la région de survenue.
I/ L’espace
L’espace est considéré souvent à tort à la fois comme un concept géographique, mais aussi géopolitique, il va se caractériser à la fois par le lieu de survenue : site urbain, rural, montagneux, désertique, marin…, sa dimension appréciée en surface, en km carrés.
Il y a quelques décennies encore, on pouvait proposer de classer les catastrophes en fonction de la superficie atteinte, était alors prise en compte l’idée d’une zone géographique dont le rayon s’étendrait de 2 à 100 km : cette conception classait les événements survenant dans une zone de rayon de dimensions variables (inférieur à 1 km, de 1m rayon à 100 km et enfin un rayon supérieur à 100 km.)
Il est évident que cette perception est partiellement utile pour les grandes catastrophes naturelles. Cependant le concept de surface ne peut se limiter car il peut être extensible et être atteint lui aussi de « mondialisation ». De nombreux événements peuvent en être l’origine :
-Les cyclones, tempêtes, ouragans ont sont l’exemple le plus démonstratif : phénomènes prévus par les services météorologiques aussi bien pour leur point de départ, leur évolution, leur intensité;
– Les éruptions volcaniques dont les cendres sont transportées sur des centaines , voire des milliers de kilomètres, et créer ainsi des répercussions considérables sur la vie des populations : pollution atmosphérique, dérèglement climatique avec diminution de l’exposition solaire… On garde en mémoire l’éruption du volcan islandais (1783 -1784) qui a eu des conséquences pour toute l’Europe continentale et plus près de nous, celle du volcan Eyjafjallajökull en Islande qui a perturbé la circulation aérienne dans une partie de l’Europe;
– Les tsunamis, conséquences de séismes sous-marins , peuvent avoir des répercussions uniquement régionales (tsunami de la Mer du Japon en 1993), mais aussi lointaines sur des côtes à des milliers de kilomètres (séisme et tsunami au Portugal en 1755).


Pour les autres événements, dès la connaissance de leur nature, la surface de la catastrophe est implicitement connue.
Il en est ainsi pour toutes les catastrophes de transport collectif, terrestre, ferroviaire, aérienne, maritime : une catastrophe ferroviaire s’étendra sur une centaine de mètres, de même pour une catastrophe aérienne survenant sur l’aéroport même, mais il en sera peut-être autrement si l’avion explose en vol ou percute le sol à grande vitesse; Dans ces conditions les débris seront éparpillés sur une surface beaucoup plus grande (France, accident d’avion d’Ermenonville, 1974-Royaume-Uni, accident par explosion terroriste à Lockerbie-Niger, désert du Ténéré, explosion en vol par attentat terroriste, 1989-et plus récemment en France dans les Alpes, le vol A 320 de la Germanwings, 2015).
Pour les accidents et surtout les catastrophes industrielles, la quantité d’espace atteinte est beaucoup plus grande en fonction de la nature de l’événement, ce sont surtout les explosions dont le retentissement local est le plus important pouvant atteindre une grande partie de la ville.
Les situations de ce type ont été fréquentes dans le passé et le seront encore dans le futur.
Historiquement ce furent les poudreries qui étaient responsables des plus grands accidents mais pour autant les explosions surviennent encore aux 20 et 21° siècle, plus « classiques » celles survenues en milieu urbain et périurbain : les ports, les zones industrielles.
Rappels des explosions les plus importantes qui sont devenues « les événements de référence  » :
– Pays- Bas ,1654, explosion de la poudrerie de Delphes, plusieurs centaines de morts ? un millier de blessés ? destruction d’une partie du centre-ville ;
– France, 1794, Paris, explosion de la poudrerie de Grenelle, environ un millier de morts comprenant les ouvriers de l’usine et les populations voisines et autant de blessés, des dégâts considérables ;
– Banlieue de Lille, janvier 1916, explosion de l’Arsenal des Dix- huit ponts, tout un quartier détruit,104 morts et plus de 400 blessés ;
– Canada, port de la ville d’Halifax, 1917, explosion du cargo français, le Mont-Blanc, avec une cargaison de munitions suivies d’un tsunami, une partie de la ville détruite, 2000 morts environ, des milliers de blessés ;
-États-Unis, Texas City, 1947, explosion du navire français « le Grandcamp » avec une cargaison de nitrate d’ammonium, plus de 500 morts, 3000 blessés, destruction matérielle importante ;
– France, Toulouse, 2001, explosion de l’usine AZF, 32 morts, plus de 1000 blessés et destructions importantes ;
-Congo, Brazzaville, mars 2012, explosion d’un dépôt de munitions, plus de 150 morts, des centaines de blessés, tout un quartier de la ville détruit ;
-Ukraine, 2017 explosions d’un dépôt de munitions , évacuation d’une partie de la ville (30 000 habitants) ;
-Russie, octobre 2020, explosion d’un dépôt de munitions, plusieurs villages évacués ;
– Liban, port de Beyrouth, août 2020, explosion d’un dépôt de nitrate d’ammonium, plus de 100 morts, environ 6500 blessés, une partie de la ville détruite.
Cette notion de «surface de catastrophe» est importante car elle va servir d’information sur l’importance de dégâts matériels, le nombre de victimes en fonction des bâtiments atteints. Actuellement elle peut être appréciée plus facilement par l’emploi de drones et ainsi déterminer la nature et la quantité de moyens humains et matériels à mettre en œuvre.
C’est dans ce contexte qu’il faut prendre en compte le concept de «population avoisinante», c’est-à-dire celle qui demeure à proximité géographique d’un site industriel.
Depuis l’accident de Seveso en 1976 il est apparu nécessaire de classer les sites industriels en fonction des risques (incendies, explosion, nuages toxiques…).
Les événements sociétaux obéissent aux mêmes règles d’extension de leur surface initiale : les deux grands conflits internationaux de 1914 -1918 et la deuxième guerre mondiale en sont deux exemples récents.
Les faits quotidiens mettent en évidence cette extension même dès l’événement considérés comme mineurs par rapport à des grands conflits, l’évolution du terrorisme dans une grande partie du monde en est un exemple.
Même à l’échelon d’une nation, une région on évoquera l’extension des flambées de violence à partir d’une localisation et d’un fait initial relativement précis, les violences de la cité rapidement extensive en sont un exemple permanent.
Enfin les grandes pandémies des siècles passai ont bien montré l’évolution des maladies infectieuses et contagieuses : peste, choléra, variole etc., la pandémie actuelle liée à un Corona virus met en évidence le risque permanent de l’extension mondiale des zoonoses.
En conclusion il faut remarquer la permanente confusion entre surface et espace : la surface « parle, s’exprime », se mesure, l’espace est infini et silencieux.
« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie ».
Blaise Pascal (1623-1662)


Prochain texte : le temps

De la connaissance des événements

De la connaissance des événements

La survenue des événements agressifs (tels qu’ils ont été définis dans « l’avertissement ») et leurs conséquences sont connues à partir de trois sources : les données historiques, les informations contemporaines, la relation avec des faits actuels.

Les données historiques

Nombre de catastrophes essentiellement naturelles nous sont rapportées par les « chroniqueurs » de l’histoire.

Que saurait-on de la destruction de Pompéi lors de l’éruption du Vésuve (79 ap. J.-C.) sans la lettre de Pline le Jeune à Tacite évoquant la mort de son oncle (1) et plus tard de tous les voyageurs allant sur ce site (2) ?

Que saurait-on du séisme qui détruisit Lisbonne le 1er novembre 1755 et surtout de sa reconstruction sous l’impulsion du marquis de Pombal, sans tous les récits, et les controverses philosophiques entre Voltaire et Rousseau ? (3)

Qu’aurions-nous dû retenir de la « Grande noyade » survenue en 1634 sur les côtes de la mer du Nord avec les vagues de submersion parfaitement décrites, de leur pouvoir destructeur que l’on a revécu en 2010 sur la côte atlantique à la Faute -sur -Mer ? (4)

Comment, sans le témoignage de Chaptal, aurions-nous pu connaître les conséquences humaines lors de l’explosion de la poudrerie de Grenelle (Paris), en 1791, qui fut l’occasion de la création des premières lois de sécurité industrielle (5) ?

À partir de 1843 ce sont les témoignages du journal légendaire : « L’illustration », qui pendant plus d’un siècle (1843-1955) fut le premier journal illustré rapportant tous les événements mondiaux, dessins originaux puis plus tard photographies. (6)

Les données contemporaines

-Elles ont commencé à la fin du XIXe siècle avec l’invention de la photographie puis du cinéma : des chroniques, les récits journalistiques mais aussi des photographies, des films….

Les inondations subies par Paris en 1910 sont parfaitement documentées grâce à des dizaines voire des centaines photographies… offrant ainsi la possibilité d’envisager des conséquences et les moyens à mettre en œuvre pour une nouvelle inondation de cette ampleur. (7)

-Elles sont aussi connues par les récits recueillis auprès des témoins « directs » ayant vécu, assisté à l’événement, subi les conséquences matérielles et humaines (concept d’impliqué…). (8)(9)

– « Les détails » de ces événements agressifs furent encore développés par l’apparition de la radiophonie et la diffusion des reportages photographiques qui faisaient la » Une » dans toutes les actualités cinématographiques, sans oublier « la légende de la panique new-yorkaise » avec l’émission Orson Welles en 1938 (la Guerre des Mondes). (10)

-Enfin le développement de la télévision accentua la diffusion des informations pratiquement en temps réel.

Après « les correspondants de guerre », apparurent les « envoyés spéciaux », les » grands reporters » et des informations transmises comportaient à la fois « un récit », des commentaires des photos graphies, des films, les témoignages des populations impliquées, c’est l’apparition, le domaine, la «puissance» des reportages (11)

              -La fin du XXe et le début du XXIe siècle sont marqués par le développement de l’organisation des secours nationaux, internationaux… ce sont alors les « témoignages » des acteurs de secours recueillis dans ce qui est nommé actuellement les RETEX (Retours d’expérience…) qui font l’objet tout à la fois de rapports administratifs et de publications scientifiques (dans le domaine des soins…). (12)

Conclusions

Que retenir de l’abondance de ces documents écrits, photographiques, cinématographiques témoignages décrivant les conséquences de ces agressions, des modalités de réponses individuelles, collectives, institutionnelles ?

-En premier lieu, la possibilité de connaître ce passé « agressif » avec le risque important de vouloir juger la réponse à ces agressions à l’aune de nos connaissances actuelles, dans le domaine des secours comme dans celui des autres activités humaines, l’Histoire ne se déconstruit pas ni ne se restructure.

       -En deuxième lieu, la constatation des progrès constants, dans la réaction collective et dans la lutte institutionnelle en réponse à l’agression, qu’est l’organisation des secours.

(2) Herculanum et Pompéi dans les récits des voyageurs français du XVIIIe siècle. C. Grell (publication du Centre Jean Bérard).

(3) https://presquepartout.hypotheses.org/1023

(4) https://amp.fr.google-info.cn/9473959/1/inondation-de-1634-au-schleswig-holstein.htm

(5) https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2011-3-page-34.htm

(6) https://www.lillustration.com

(7) https://www.unjourdeplusaparis.com/paris-insolite/crue-seine-1910

(8) https://mail.google.com/mail/u/0/?ogbl#inbox

(9) L’émergence d’une « littérature » de non-écrivains : les témoignages de catastrophes historiques C. Coquio, Revue d’histoire littéraire de la France 2003/2 (Vol. 103), pages 343 à 363.

https://www.cairn.info/revue-d-histoire-litteraire-de-la-france-2003-2-page-343.htm

(10) https://www.franceculture.fr/histoire/la-guerre-des-mondes-histoire-dun-canular-radiophonique

(11) https://www.efj.fr/metier-du-journalisme/devenir-journaliste-envoye-special

(12) https://www.pulm.fr/index.php/9782367813271.html

Retours d’expériences post-catastrophes naturelles T. Rey, S. Defossez, Collection « Géorisques », Presses Universitaires de la Méditerranée.

Agressions : avertissement

Ce blog est consacré aux agressions, conditions et circonstances de survenue, conséquences immédiates et lointaines…

Mais ce concept d’agression doit être explicité, il ne s’agit pas des agressions comme en envisage dans le langage courant, c’est-à-dire l’action violente d’un ou plusieurs individus contre d’autres…

Il s’agit globalement de tous les événements susceptibles de nuire à un ou plusieurs individus, et dont les  origines sont diverses et variées : origines naturelles, technologiques et industrielles, sociétales, sanitaires… ainsi l’événement agresseur peut être un séisme, une tempête, une canicule, une explosion avec ou non effondrement, un incendie, l’attaque d’un animal sauvage, les piqûres d’insectes, des contaminations bactériennes, virales lors des épidémies, des pandémies… c’est également le domaine des naufrages, des catastrophes aériennes, ferroviaires…

Ces agressions peuvent être individuelles, semi collectives, collectives atteignant simultanément un grand nombre de personnes sur un territoire plus ou moins grand. Elles peuvent être aiguës ou chroniques, à cinétique plus ou moins longue (évoluant très vite où lentement) et les conséquences sont tout à la fois humaines (morts, disparus, blessés, impliqués, sinistrés…)et matérielles.

La réponse à ces agressions est classique dans le domaine des comportements humains : les fuites (si elles sont physiquement possibles), la lutte ou la défense avec des moyens appropriés ou non et l’adaptation dans la mesure où l’agression n’est pas vitale d’emblée et semble supportable par l’individu ou les individus.

Chaque événement peut être donc analysé en termes de conséquences mais surtout en terme de prévision et de prévention : ce qu’il aurait fallu « faire ou ne pas faire » pour que cela ne survienne pas . C’est la formule habituelle de l’opinion publique après un fait grave « plus jamais cela  » et pourtant …. quelques temps après, jours, semaines, mois….. même événement.

Oubli collectif ? « Cécité  » mentale ?

Présentation du blog

Présentation
Médecin des armées, le déroulement de ma carrière, a conduit à m’orienter vers la médecine d’urgence préhospitalière qui venait de naître » en 1966, (décret du 2 décembre 1965), dans un Paris en évolution dans son urbanisme, dans ses risques technologiques et industriels, dans ses soubresauts « sociétaux ».
Anesthésiologie- réanimation complétée par d’autres formations universitaires : psychologie, médecine légale, hygiène publique, médecine aéronautique, médecine hyperbare…et bien sûr par un attachement naturel à l’enseignement et à la pratique du secourisme, pratiquant et aussi enseignant en France comme dans d’autres pays, coauteur et auteur de plusieurs publications dans un souci permanent de rester « un acteur de secours » de terrain.
Ce sont ces plus de 20 ans de ces activités qui m’incitent aujourd’hui à tenter de cerner ce que peut être « « cette agressologie collective » avec ses modalités de survenue, et celles de réaction, de protection ,de prévention des populations » » agressées »
Médecine d’urgence préhospitalière qui m’a conduit en ma qualité de médecin des armées spontanément vers la médecine de catastrophe, ( membre cofondateur et président d’honneur de la société française de médecine de catastrophe).

Noto rené

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