Catastrophe et sublime(René Noto)
De toutes les définitions du mot sublime qu’elles sont celles que l’on pourrait retenir et associer au mot catastrophe : Admirable ? Extraordinaire ? Génial ?, Grandiose ? inouï, Magnifique ? Monumental ? , Splendide ? Superbe ?
Tous ces mots reflètent des aspects positifs alors que les conséquences générales d’une catastrophe s’inscrivent dans un contexte de désolation, de mort, de ruines…(1)
Une nouvelle tendance littéraire et artistique semble s’être « emparé « de ce concept pour montrer la beauté, sinon la surprise de découvrir les aspects visuels d’une catastrophe.
Le concept ne semble pas nouveau.
Au 16 ° siècle François de Nomé , connu sous le nom de Monsu Desiderio », artiste de l’imaginaire, de l’irrationnel, s’est consacré à des représentations d’intérieurs de cathédrales, de cavernes ou de ruines grandioses, éclairées d’une clarté lunaire et parsemées de petits personnages hors du temps …..
Son tableau Saint Augustin devant les ruines de Carthage est peut- être le plus emblématique ou significatif de ce courant artistique .
La philosophie a pris en compte également ce concept, pour Kant l’homme fait l’expérience du sublime. Entre plaisir et sidération, il découvre la raison qui lui donne la liberté. Tremblements de terre, tempêtes de sable ou de neige, cyclones, tsunamis…( 5)
Ce sublime de la catastrophe pourrait- il s’opposer ou s’associer à « Esthétique de la nature ou esthétique environnementale ? ( 6)
La redécouverte de cette perception de la catastrophe dans un contexte artistique et philosophique s’est traduite par des travaux divers , des expositions » explicatrices qui se sont multipliées ces dernières années, des productions littéraires , qui sont inspirées des manifestations de forces de la nature dans leur déchainement et leurs dérèglements.(7) (8)
Au fils des années et des situations d’agressions collectives majeures et destructrices et en même temps
la catastrophe, du récit mythique à l’irreprésentable , l’esthétisation du sublime en favorisant une sorte de voyeurisme ambigu devant ce qui comme nouvelle forme de catastrophe, illustre bien le …(9)
Ce constat amène à quelques réflexions :
– Cette position serait de nature à »déconstruire et à la banalisation du malheur ..(10)
– Pour l’ensemble des acteurs de secours , confrontés à la réalité du terrain ,pour les populations victimes « innocentes » le problème de la légitimé morale d’une telle conception peut- il se poser ?
(1) – Julie Andrée Tremblay
(2) – Sublime : Les tremblements de monde.
Hélène Guénin. Éditeur Centre Pompidou . Metz-2016
(3) –https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/François__de_Nom/135471
https://www.meisterdrucke.fr/fine-art-prints/Francois-de-Nome/300393/Ruines-avec-la-l%C3%A9gende-de-Saint-Augustin.html
(4) – Philosophie magazine. Emmanuel Kant et la nature déchaînée
(5)- https://www.philomag.com/articles/emmanuel-kant-et-la-nature-dechainee
(6)- Esthétique de la nature ou esthétique environnementale ?
Jean-Marie Schaeffer. Nouvelle revue d’esthétique 2018/2 (n° 22), pages 55 à 64
https://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-d-esthetique-2018-2.htm
(7)- Introduction. Embarquement pour le sublime. Sens et fonctions d’un concept
Céline Flécheux. Presses universitaire de Rennes.P.7-32
https://books.openedition.org/pur/182941?lang=fr
(8)- Les catastrophes naturelles sublimées au centre Pompidou-Metz
https://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/les-catastrophes-naturelles-sublimees-au-centre-pompidou-metz-7781848302’invention des co
(10)- https://archipel.uqam.ca/9460/1/M14710.pdf
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