La vulnérabilité d’un individu se définit comme sa situation interne, sa fragilité qui le rendent plus sensible à une atteinte, à une agression extérieure.
Ce concept en quelques années a envahi tout le champ des activités de l’homme, de son environnement, elle a des caractéristiques spécifiques, elle peut être totale ou partielle, provisoire ou durable, Individuelle ou collective, atteindre les institutions, les structures matérielles, être présente dans le monde urbain comme dans monde rural, liée aux activités industrielles et aux technologies nouvelles en particulier.
La vulnérabilité est au centre du concept de cindynique (sciences des risque), se situant avant la catastrophe pour envisager et permettre de mettre en place une réponse appropriée.
L’histoire ancienne comme récente a montré que l’on peut distinguer deux sortes de vulnérabilité :
-La vulnérabilité de « l’insuffisance, voire du dénuement », pour les populations qui vivent à un niveau de dénuement quasi-absolu, habitats insalubres( dénomination officielle «habitat informel et plus prosaïquement bidons-ville ), insuffisance alimentaire , rareté de l’eau potable, absence hygiène générale , difficultés voire rareté d’accès aux soins courants, absence protection contre la maladies infectieuses et parasitaires , fréquence des conflits armés ..Populations pour lesquelles les moindres événements naturels ( tempêtes , inondations ) sont susceptibles de déstabilisation et peut avoir un impact considérable, mesuré le plus souvent par les seules données comptables en terme de nombre de victimes et de sinistrés .
-La vulnérabilité « de l’opulence, de l’abondance », (une des caractéristiques des pays riches), celle des quartiers des grandes mégapoles : alimentation variée et disponible, électricité, gaz, chauffage, transport de qualité, accès aux soins immédiats et de qualité, sécurité, prévention et protection en cas de catastrophe naturelle. Toute situation qui entraine une fragilisation et une dépendance totale des populations à cette vie de confort et de facilité si un des éléments de ce confort vient à disparaître même temporairement, par exemple la seule panne généralisée et prolongée d’électricité ou de brutales modifications climatiques peuvent engendrer des conséquences graves.
-Il existe une troisième forme de vulnérabilité qui est rarement, voire presque jamais considérée comme telle : Elle est individuelle ou semi collective, s’observe tous les jours dans le domaine de la vie courante où elle alimente, ce qu’il convient de nommer actuellement des événements sous le terme d’accident de la vie courante, véritable euphémisme car les causes essentielles sont celles de l’ignorance, du mépris des règles de sécurité élémentaire, voir une forme d’incivisme particulière.
Elle s’observe dans tous les domaines de la vie de des populations, les exemples sont nombreux et suffisamment évocateurs : Skieurs pris dans une avalanche pour avoir pratiqué du ski « hors-piste » malgré les avertissements, navigateurs en détresse malgré les avis de tempête, automobilistes noyés dans une voiture sur une route submersible malgré les alertes « inondations «, spéléologues bloqués dans une caverne alors que la survenue d’orages importants avait été signalée.
Les exemples pourraient se multiplier, mais leur dénominateur commun réside dans le fait que les secours doivent intervenir quelquefois avec des risques importants pour les personnels, acteurs de secours et de soins : déplacement de moyens importants, sauvetage difficile et parfois dangereux, l’emploi de moyens particuliers hélicoptères, avec souvent comme « récompense » des critiques de certains médias dont l’ignorance autant que la fatuité entretiennent un climat de suspicion permanente vis-à-vis des organismes de secours, droit à l’assistance immédiate, « quid » des libertés individuelles, liberté d’action ?
Comportements humains peut -être expliqués par cette réflexion philosophique :
Vous vivez comme si vous alliez toujours vivre, jamais votre vulnérabilité ne vous effleure l’esprit, …. Toutes vos craintes sont des craintes de mortels, mais tous vos désirs sont des désirs d’immortels.
Sénèque (1-65, apr. J. -C) : De la brièveté de la vie
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