Noël et fêtes de fin d’année 2021
Noël 2020, pour une partie de la population ce fut la tristesse liée à la disparition d’êtres chers emportés par l’épidémie virale, la tristesse également pour les familles dont un des membres était encore hospitalisé.
Ce fut aussi la situation de précarité des hommes et les femmes qui ont perdu leur emploi…
Pour la plupart des autres ce fut la difficulté, voire l’impossibilité de se comporter comme « d’habitude » dans ces moments de fête familiale : pas ou peu de réunions avec les parents et les amis, un couvre-feu limitant les sorties et les réjouissances habituelles.
Pour d’autres, en particulier pour tous les acteurs de secours et soins, ce fut un surcroît de travail en raison de la poursuite de l’épidémie avec bien sûr un risque personnel.
Pour autant faut-il désespérer ?
Dans ces circonstances la connaissance notre histoire nationale est importante, n’y a-t-il pas eu d’autres Noëls, d’autres fins d’année plus tristes, plus pénibles, plus contraignantes ?
Noël 1918, ce sont déjà 300 000 morts en France sur les champs de bataille, des hommes absents du foyer familial, des familles qui pleurent leurs disparus…
Noël 1920, la France comme l’Europe est sortie de la guerre depuis deux ans à peine, débutent alors les « années folles », sorte de catharsis pour oublier les conséquences de la guerre… pour la France près de 1 700 000 morts militaires et civils, des blessés, des invalides…
Les « années folles » ce fut surtout pour le monde urbain et fortuné, la France était encore un pays rural, l’électricité et l’eau courante n’ont pas encore pénétré dans tous les foyers… et Noël 1920 fut pour une grande partie de cette France rurale le retour des petits plaisirs retrouvés et un mode de vie, de comportement habituels.
Noël 1940, après Noël 1939, la France est vaincue, la France est occupée, près de 2 millions d’hommes sont en captivité en Allemagne (1 920 000, chiffre officiel des autorités allemandes, soit 10 % de la population masculine adulte de la France).
Le rationnement alimentaire a été instauré… et Noël 1941, 1942, 1943, ne furent guère plus « réjouissants ».
Noël 44 et Noël 45, c’est la libération de la France, la fin l’occupation ennemie, mais une France meurtrie, avec ses morts, ses disparus, avec « la découverte » de l’existence des camps de concentration dans lesquels avaient péri dans les souffrances atroces des hommes, des femmes, des enfants…
Les Noël 1944 et Noël 1945, ce sont des Noël dans des villes détruites sur la façade atlantique : Le Havre, Nantes, Brest, Rouen, Saint-Nazaire… Et aussi ailleurs, Marseille, Oradour-sur-Glane… mais enfin le retour de l’espoir.
Alors pour 2021 que faut-il espérer ?
Bien sûr la maîtrise et fin de l’épidémie, le retour à une situation meilleure mais pour autant pas normale dans la mesure où on ne peut effacer des mémoires ce qui vient de se passer et qu’il faudra du temps… non pour oublier mais surtout pour se préparer à affronter d’autres défis sanitaires.
Pour tous les acteurs de secours et de soins c’est la poursuite des activités journalières dans la prise en charge des « victimes » malades ou blessées.
C’est aussi le maintien de leur propre sécurité qui ne pourra être assurée que par le respect des mesures d’hygiène globale et la pratique des vaccinations.
Et pour conclure adoptons la formule de l’écrivain Cesare Pavese, (1908-1950) dans le titre d’un de ses romans :
« Le métier de vivre ». Vivre qui exige autant de sacrifices qu’il entraîne de plaisirs.